Le complexe de fertilisants d’Arzew entre en production en attendant l’exportation

Le complexe de fertilisants d’Arzew entre en production en attendant l’exportation

La joint-venture Sorfert, usine spécialisée dans la production d’engrais, détenue à hauteur de 51% par la société égyptienne Orascom Construction et Industrie et 49% par Sonatrach est entrée en production il y a quelques jours dans la plus grande discrétion. Le premier chargement destiné à l’exportation est prévu pour la fin du mois en cours, selon le partenaire égyptien.

C’est un communiqué rendu public par la compagnie égyptienne Orascom Construction et Industrie (OCI N.V) qui annonce le lancement de la production dans le nouveau complexe de fertilisants Sorfert implanté dans la zone industrielle d’Arzew (Oran). Du côté du partenaire algérien Sonatrach et du gouvernement, pas de cérémonie ni d’annonce officielle malgré l’importance et la dimension de ce projet. Le vieux litige en cours entre la famille Sawiris, propriétaire d’Orascom Construction et Industrie et partenaire majoritaire dans l’usine, et l’Etat Algérien aura pesé de toute sa lourdeur sur l’avancement et la mise en exploitation de ce projet. Initiée en 2007, la construction de ce complexe de fertilisants d’une capacité de 2200 tonnes/ jour d’ammoniac et 3400 tonnes/ jour d’urée, a connu beaucoup de retards, les premières opérations d’exportation de l’ammoniac et de l’urée ayant été initialement prévues pour 2010/2011.

Bureaucratie et retards

Le projet a connu des difficultés d’ordre « politique », après la colère qui s’était emparée de la Présidence de la République suite à la cession par Orascom Construction de ses cimenteries en Algérie au profit du français Lafarge. Pour apaiser les tensions, la compagnie égyptienne s’était contentée de qualifier ses déboires en Algérie, de « problèmes d’ordre bureaucratiques ayant entravé la bonne marche du projet ». Une « bureaucratie » qui a tout de même couté une année de retard pour la mise en exploitation de ce projet alors que le complexe était déjà fin prêt en 2012. Lors de la présentation du bilan 2011 de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine avait pour sa part évoqué des divergences d’ordres « économique et commercial », en particulier dans les détails relatifs au prix de l’énergie. En mai dernier, les deux partenaires dans la joint-venture ont conclu un accord pour mettre à plat les détails litigieux, prélude au lancement imminent de la production.

Les marchés émergents en ligne de mire

La production du complexe est destinée essentiellement à l’exportation, les besoins du marché national n’étant que de 70 000 tonnes d’urée par an et une partie infime de l’ammoniac produite. Les responsables de Sorfert misent sur les marchés émergents comme le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, l’Argentine et le Brésil. Le marché européen constitue également un débouché intéressant pour la production algérienne notamment après la levée en 2012 de la taxe anti-dumping de 13% imposée en 2009 par l’Union européenne aux produits algériens, sous l’argument d’un prix de gaz subventionné. Le complexe dispose également d’un autre atout pour conquérir des marchés à l’international, avec une implantation géographique stratégique. Construit sur une superficie de plus de 33 hectares à l’intérieur de la zone industrielle d’Arzew, le complexe est proche des ports d’Arzew, d’Oran et de Mostaganem. La réalisation du complexe d’ammoniac et d’urée à Arzew s’inscrit dans la stratégie du gouvernement de faire de l’Algérie un grand  pôle de production d’engrais avec l’objectif de parvenir à produire 35 millions de tonnes/an.  Le plan de développement de l’industrie pétrochimique prévoit la réalisation de trois usines d’engrais supplémentaires à Tébessa, Souk-Ahras et Skikda.