Comme attendu le Conseil des ministres a, lors de sa réunion tenue, hier, sous la présidence du chef de l’Etat, adopté le budget du nouveau plan quinquennal, 2010/2014.
Un plan pour lequel l’Etat a mobilisé une colossale enveloppe financière de l’ordre de 21.214 milliards de dinars, soit l’équivalent de 286 milliards de dollars.
La majeure partie de cette enveloppe financière, soit 156 milliards de dollars, sera affecté à la réalisation de nouveaux projets alors que la somme restante, soit 130 milliards de dollars, sera, quant à elle, engagée dans le parachèvement des projets en chantiers, notamment, dans les secteurs du rail, de l’eau et des routes.
Ce vaste programme d’investissements publics, à travers lequel l’Etat s’engage à construire 2 millions de logements, créer 3 millions d’emplois, est de loin le plus important jamais engagé par l’Algérie depuis son indépendance.
On comprend, dès lors, pourquoi le président de la république ne s’est pas empêché de rappeler au gouvernement ses devoirs quant à la nécessité de gérer rationnellement cet argent. Dans son intervention devant le Conseil des ministres, Abdelaziz Bouteflika a été, en effet, on ne peut plus clair lorsque il a carrément ordonné au gouvernement la nécessité de veiller à la bonne maturité des projets. Pour le chef de l’Etat, l’objectif étant d’écarter les réévaluations des coûts.
Des réévaluations qui ont de tout temps causé d’importants torts au trésor public et permis surtout le détournement de deniers publics. «Chaque secteur rendra compte annuellement de l’exécution diligente de son propre programme et nous procéderons annuellement à l’appréciation de la situation financière du pays pour, le cas échéant, tenir compte de nos moyens financiers, car nous excluons par avance tout recours à l’endettement extérieur» a-t-il souligné.
Et d’ajouter que « nous accompagnerons aussi cette importante dépense publique de développement avec la rigueur nécessaire, pour bannir tout excès et surtout tout gaspillage dans le fonctionnement de l’Etat et des collectivités locales. Parallèlement, les mécanismes de contrôle devront jouer pleinement leur rôle comme je l’ai déjà ordonné dans ma récente directive».
Le chef de l’Etat fait allusion à la directive qu’il a adressé, le 13 décembre dernier, aux différentes institutions de l’Etat et où il fait état de la création d’un office chargé de la lutte contre la corruption, la redynamisation du rôle de la Cour des comptes et de l’inspection générale des finances (IGF), de la révision du code des marchés publics, etc.
Bouteflika a alors exigé que le Premier ministre mette en œuvre le contenu de cette directive afin d’endiguer le fléau de détournement des deniers publics qui est allé crescendo ces derniers temps, il faut le reconnaître, et de faire face à la corruption qui gangrène le pays.
Le premier magistrat du pays a appelé à la mobilisation de tout le gouvernement pour garantir la réussite de ce programme. le Conseil des ministres a aussi adopté un projet de loi relative aux aires protégées dans le cadre du développement durable.
Kamal Hamed