Le débat sur le credoc revient sur la scène publique, L’imbroglio

Le débat sur le credoc revient sur la scène publique, L’imbroglio

Le Crédit Documentaire (Credoc) revient dans le débat de la scène publique. Après la volte-face d’Ahmed Ouyahia, qui a promis de corriger les modalités du Credoc, les entrepreneurs des matières premières ne savent plus à quel saint se vouer.

Le consensus trouvé naguère entre le Gouvernement et les Organisations patronales s’est, semble-t-il, eff iloché. Ahmed Ouyahia n’a pas tenu sa promesse portant sur l’organisation d’une réunion, fin mars dernier, pour trancher l’affaire du Credoc, dénoncent les patrons.

Pour rappel, Ahmed Ouyahia et les représentants des patrons ont signé un pacte économique et social et installé des Commissions mixtes qui devaient traiter quatre dossiers primordiaux, lors de la 13ème tripartite, tenue les 2 et 3 décembre 2009.

Les représentants du patronat avaient déclaré à leur sortie de la tripartite qu’au sujet du Crédit Documentaire ayant un caractère obligatoire pour toutes importations, les partenaires ont f ini par trouver un terrain d’entente et dégagé un consensus sur la question.

Boualem M’Rakech, Président de la Confédération algérienne du patronat (CAP) avait aff irmé que «le Gouvernement a accepté d’accorder des assouplissements des mécanismes d’application af in de lever les obstacles auxquels font face les entreprises dans le cadre de leurs intrants». Le rendez-vous a été f ixé vers la f in du premier trimestre 2010. A la f in du 2ème trimestre, rien n’a été fait et le silence radio du Gouvernement courrouce le patronat.

D’après les protagonistes, cette réunion devra être suivie par la mise en place d’un Comité conjoint, présidé par un représentant des services du Premier ministre et qui regroupera des représentants du ministère des Finances et des Banques et des représentants du Patronat ainsi que de l’UGTA.

Ce Comité aura pour mandat de dégager, avant la f in du mois de mars 2010, toute mesure organisationnelle de nature à faciliter la tâche aux entreprises de production dans le recours au crédit documentaire pour le financement des importations.

Les patrons étaient naguère optimistes, car la rencontre promise par Ahmed Ouyahia était censée faire le point sur les améliorations qui auront été dégagées au prof it des entreprises productives, dans l’usage du Crédit Documentaire pour le financement des importations de leurs intrants et l’amélioration du f inancement des Petites et Moyennes Entreprises.

En effet, le Communiqué de la dernière tripartite rapportait que «des améliorations qui auront été dégagées au prof it des entreprises productives dans l’usage du Crédit Documentaire pour le financement des importations de leurs intrants et l’amélioration du f inancement des Petites et Moyennes Entreprises».

Le Gouvernement prenait également note de l’insistance des Organisations patronales au sujet de «la mise en oeuvre des recommandations qu’elles ont dégagées conjointement avec les Banques publiques en 2005, en vue de l’amélioration de l’environnement des PME productives de biens et de services ». Que nenni !

DES RÉUNIONS RITUALISÉES !

Les réunions subsidiaires organisées par le ministère des Finances avec les présidents des Organisations patronales ( CAP, CGEA, CIPA, CNPA, SEVE ET UNEP, entre autres) et les principaux responsables du Secteur bancaire (BEA-BNA-CPA, BDL et CNEP), n’ont pas abouti, même si elles ont permis d’examiner les mesures susceptibles d’être prises par les Banques en vue de fluidif ier, au prof it des opérateurs nationaux productifs, le financement des importations de leurs intrants par le biais du Crédit Documentaire ainsi que celles visant l’amélioration des conditions d’accès des entreprises de production au f inancement bancaire.

En somme, les réunions entre les protagonistes ont été qualif iées de «rituels sans fonds ni formes », par les patrons. Conformément aux dispositions de la tripartite, deux Commissions ont été installées afin de dégager des propositions concernant l’amélioration des relations Patrons/ Banques et le Credoc. Le Directeur général du Trésor Public présidait la première Commission tandis que la deuxième été chapeautée par le Délégué général de l’Association des banques et d’établissements f inanciers (ABEF).

LES PROPOSITIONS DES COMMISSIONS MIXTES

D’après les propos du Président de la CIPA, rapportés par le journal économique on line Maghreb Emergent, «les conclusions de ces deux Commissions ont été remises, avant f in mars dernier, au chargé de mission auprès du Premier ministre ».

Depuis le début d’année, les deux commissions ont dégagé des propositions à soumettre pour la rencontre prévue par Ahmed Ouyahia. Sur le volet du Crédit Documentaire, les Commissions ont proposé «l’ouverture d’accréditif par signature». «Celuici devrait permettre aux entreprises de production qui doivent acquérir de la matière première, en particulier celles qui ont des problèmes de trésoreries, de ne verser la somme requise que trois mois plus tard», précise le Président de la CIPA.

«Au cas où le fournisseur réclame un crédit irréversible et conf irmé, l’entreprise devra s’acquitter auprès de la Banque d’un surplus de 3% de la valeur de la marchandise importée», poursuit-il. En attendant, les entreprises importatrices de matières premières souffrent le martyr dont certaines ont déjà déclaré banqueroute, note-t-on.

Benachour Med