Alors que le nouveau Secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Salim Labatcha, a invité, dans sa dernière sortie médiatique, les syndicats autonomes à «travailler ensemble pour l’intérêt des travailleurs », ces derniers ont rejeté cette proposition considérant que « ce discours n’est qu’un leurre ».
Pour eux, la Centrale syndicale n’a « toujours pas été récupérée », et cet « appel n’est qu’un discours creux et ne sera jamais appliqué sur le terrain ». C’est le cas de Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) qui s’est montré ferme à ce sujet en rejetant catégoriquement cette proposition. « Non, merci. Qu’il reste à sa place », a lancé Amoura avant de préciser : « comme le dit le bon Dieu dans un verset coranique : «A vous, votre religion, et à moi ma religion». « C’est comme son prédécesseur Sidi Saïd. Rien n’a changé. Nous constatons que c’est la continuité du système», a-t-il dit, en soulignant que « nous aurions aimé qu’ils élisent quelqu’un d’intègre». « On ne peut pas discuter avec ces gens.
Pour le Satef, la position est claire, cette invitation est rejetée. Nous n’avons jamais travaillé avec eux et on ne travaillera pas », a rajouté Amoura. Interrogé sur les raisons de ce refus, le syndicaliste a précisé que «le nouveau SG n’a jamais milité pour les intérêts des travailleurs lorsqu’il était à la tête de la confédération des travailleurs de l’Agroalimentaire ». « Labatcha est un proche de Sidi Saïd. Ça veut dire qu’ils ont la même vision », a-t-il rajouté. « Ce ne sont pas des démocrates. Il fait partie de tout le groupe qui a trahi les travailleurs, qui a vendu les entreprises publiques », a encore argumenté le président du SATEF.
Pour sa part, le coordinateur du SNAPEST (Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique), Meziane Meriane, nous a précisé que « la philosophie syndicale des syndicats autonomes et la philosophie syndicale de l’UGTA ne peuvent pas se rencontrer ». En effet, selon les explications de Meriane, « les syndicats autonomes sont revendicatifs, alors que l’UGTA accompagne les gouvernements ». Plus précis à cet effet, le coordinateur du SNAPEST a indiqué que « les syndicats autonomes sont prêts à travailler seulement avec ceux qui ne font pas dans l’exclusion, qui revendiquent et luttent pour l’intérêt des ouvriers et qui disent que c’est blanc lorsque c’est blanc et noir lorsque c’est noir », et ce, « contrairement à l’UGTA qui a toujours fait dans le syndicalisme d’Etat et le syndicalisme d’accompagnement des gouvernements ».
L. B.