La création en septembre 2013 du ministère chargé de la Réforme du service public a été pourtant suivie par l’annonce de nouvelles mesures qui ont eu un large écho au milieu des citoyens, qui commençaient à croire réellement en la fin de la bureaucratie. Que devient désormais l’une des rares réformes qui s’annonçait positive ?
Une des nombreuses surprises de la nouvelle composante du premier gouvernement du quatrième mandat est la disparition totale d’un ministère qui a été institué pourtant pour lutter contre l’un des principaux maux de la société algérienne, à savoir la bureaucratie. Un combat de longue haleine qui devait être mené via la réhabilitation du service public. Raison pour laquelle les autorités ne se sont pas contentées de confier cette lourde mission à un département qui existait déjà, mais ont carrément opté pour l’institution d’un nouveau ministère.
Encore mieux, le nouveau ministère a été rattaché directement aux services du Premier ministre lui-même. C’est à la faveur du remaniement de septembre 2013 que le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de la Réforme du service public a été institué. L’ancien wali d’Annaba, Mohamed El-Ghazi, a été désigné à la tête de ce nouveau ministère dont la création a été vraiment bien perçue par les citoyens, que la bureaucratie, le clientélisme et le passe-droit ont largement pénalisé.
Nombreuses sont les mesures qui ont été prises dans le cadre de cette réforme qui a réellement commencé à porter ses fruits au niveau de diverses administrations. Mohamed El-Ghazi, qui a fait de la réhabilitation du service public son credo, a même inspiré confiance et bon sens au point d’être appelé pour arbitrer des conflits sociaux. Mais moins d’une année après sa création, le ministère chargé de la Réforme du service public a connu le même sort que celui de la Prospective et des Statistiques de Bachir Msitfa. Son ex-premier responsable a été “transféré” au département du Travail et de la Protection sociale, mais la mission de la réforme du service public a été zappée. La liste du gouvernement en fait abstraction totale. Et c’est le seul ministère qui a été supprimé, d’où plusieurs interrogations.
D’abord, quels sont les motifs de cette suppression qui risque de ne pas être du goût des citoyens ? En a-t-on, enfin, fini avec la réforme du service public pour décider de “fermer” ce département ? Que deviennent les mesures annoncées et qui n’ont pas été concrétisées encore sur le terrain ? Nous citerons, dans ce sens, le fameux Observatoire national du service public, un organe consultatif dont le décret de mise en place a été promulgué et devait être installé en avril dernier.
Autre projet dont on ignore aussi le sort, celui de l’élaboration de la charte du service public qui précise les droits et les obligations des agents du service public, ainsi que ceux des usagers. Ceci, sans oublier la mise en place de délégations de wilaya relevant du ministère chargé de la Réforme du service public dont la mission est d’assurer le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre, au niveau local, des programmes sectoriels de la réforme du service public. En d’autres termes, que devient la réforme du service public annoncée en grande pompe comme étant une des priorités du gouvernement Sellal ? Pourquoi arrêter une réforme qui a commencé à porter ses fruits en si bon chemin ?
M. B