Le dernier message d’espoir d’un « Harrag » perdu en mer bouleverse les réseaux sociaux

Le dernier message d’espoir d’un « Harrag » perdu en mer bouleverse les réseaux sociaux

Un simple morceau de papier, retrouvé dans la veste d’un migrant algérien, a provoqué une vague de tristesse et de solidarité sur les réseaux sociaux. Ce message manuscrit, écrit peu avant le naufrage de son embarcation en Méditerranée, contient le verset 87 de la sourate Al-Anbiya du Coran, une prière adressée par le prophète Younes (Jonas) dans les ténèbres, implorant le secours divin. Ce témoignage a été publié par Francesco Jose Clemente Martin, un chercheur espagnol spécialisé dans les questions de migration clandestine, qui l’a découvert dans les affaires du jeune disparu.

Le message poignant d’un Harrag algérien émeut la Toile

Dans son post, Martin a partagé l’image du message et d’un vêtement du jeune homme, invitant ses abonnés à lui expliquer la signification du texte. En réponse, des centaines de messages ont afflué pour traduire et commenter le texte, exprimant à la fois la signification spirituelle de cette prière et la compassion pour le migrant disparu. Le verset, qui appelle à la délivrance, a ému de nombreux internautes, qui ont vu dans cette prière une ultime supplique, reflet des derniers moments d’angoisse du jeune homme perdu en mer.

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Peu après, Martin a également annoncé que la Garde côtière espagnole avait secouru 10 autres migrants algériens dont deux hommes, deux femmes et six enfants, témoignant des drames humains qui se jouent chaque jour en Méditerranée.

La « harga », entre désillusions et faux espoirs

Ce témoignage tragique a relancé le débat sur la « harga », ou migration clandestine, un phénomène en hausse en Algérie. Alors que certains internautes ont exprimé une profonde empathie pour les jeunes désespérés qui risquent leur vie pour fuir des conditions difficiles, d’autres ont critiqué ce choix dangereux. Un commentaire poignant a déclaré : « J’ai pleuré en lisant ce post… Comme si c’était mon fils ou mon frère. »

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D’autres avis, plus tranchés, rappellent les risques de la « harga ». « Même la pauvreté vaut mieux que cette mort inévitable. Pour moi, la « harga » est le choix des perdants », a écrit un internaute. Ce débat témoigne des sentiments ambivalents en Algérie face à une tragédie récurrente, révélatrice des désillusions d’une jeunesse prête à tout pour un avenir meilleur.