L’Autorité palestinienne a salué jeudi 4 juin comme un « bon début » le discours du président Barack Obama au monde musulman, dans lequel il a soutenu la quête des Palestiniens pour leur Etat.
« C’est un discours clair et franc. Il constitue un pas politique innovateur et un bon début sur lequel il faudra bâtir », a déclaré Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinienMahmoud Abbas. Il a estimé que M. Obama avait rompu dans son discours avec « la précédente politique américaine partiale » en faveur d’Israël.
Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a relevé « un changement tangible » dans le discours du président américain à l’adresse du monde musulman mais aussi « des contradictions ». « C’est un discours qui joue sur le sentiment et il est rempli de civilités, ce qui nous laisse croire qu’il visait à embellir l’image de l’Amérique dans le monde », a déclaré le porte-parole du mouvement islamiste, Fawzi Barhoum.
Des responsables de la droite israélienne, dont un ministre, ont critiqué le discours du président américain, notamment sur l’arrêt de la colonisation. « Nos relations avec les Américains sont fondées sur l’amitié et non sur la soumission. Sur la question de la croissance naturelle dans les implantations, il faut dire aux Américains de ne pas dépasser les bornes », a déclaré le ministre des sciences,Daniel Herschkowitz, du parti Foyer juif (nationaliste religieux, 3 sièges).
M. Herschkowitz, en dépit de l’interdit du premier ministre, Benjamin Nétanyahou, de s’exprimer pour l’instant sur le discours de M. Obama, a regretté que le président américain n’ait « pas fait mention du fait que les Palestiniens n’ont pas abandonné la voie du terrorisme ». « Ce discours nous fait craindre une remise en question de l’équilibre entre les Etats-Unis et Israël », a indiqué le chef du parti Foyer juif, Zevoloun Orlev.
La France a de son côté salué une déclaration« majeure » tant du point de vue « symbolique »que « politique ». « Il s’agit d’un discours qui fera date, dont la portée symbolique mais aussi politique est majeure », a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères français,Eric Chevallier.
« Il montre des Etats-Unis d’Amérique résolument tournés vers le dialogue, la tolérance, le respect mutuel, le refus de toute perspective de tensions entre cultures, entre civilisations. Ce discours indique clairement et sans détour l’engagement des Etats-Unis en faveur de la paix – en Afghanistan, au Pakistan, en Irak, dans le Moyen-Orient, … – du droit et de la justice, avec notamment la réaffirmation de la fermeture de Guantanamo, et de la démocratie », a-t-il ajouté.