Pour l’heure du moins, il n’est pas envisageable de revaloriser les salaires des parlementaires, avons-nous appris de sources internes à l’Assemblée nationale. La conjoncture économique rendue difficile par une baisse substantielle des revenus ne permet pas une telle dépense supplémentaire, nous dit-on. Au plan politique aussi, la demande est impromptue à multiples titres. Comment justifier, en effet, une hausse importante des salaires des députés et des sénateurs au moment où le gouvernement est astreint à recourir à l’emprunt obligataire national pour la croissance économique, sans évoquer outre mesure les nombreux projets d’utilité publique qu’il a dû geler par manque de financement.
Le ministre des Finances l’a d’ailleurs clairement signifié aux parlementaires lors de la cérémonie de clôture de la session parlementaire de printemps. Pour rappel, le vice-président de l’APN chargé de la législature a ficelé un dossier sur cet objet, dans lequel il est proposé d’augmenter le point indiciaire, sur la base duquel sont calculés les salaires des parlementaires de 19 DA à 25 DA. Ce qui portera la rémunération d’un simple parlementaire (sans responsabilité dans l’organigramme de l’institution) de 260 000 DA à environ 450 000 DA, soit le salaire d’un membre du gouvernement. Il est possible que les bureaux des deux Chambres du Parlement se réunissent, durant l’intersession, pour discuter de la proposition, sans y donner suite, selon nos informations.