Ce jeudi 3 avril, Radio Canada a diffusé son enquête sur ce qu’a vécu Pierre Demers, un ingénieur québécois, mis en cause dans une affaire de corruption en Algérie. L’investigation visait à expliquer les conditions d’arrestation et de condamnation du ressortissant canadien, mais elle a surtout servi à lever le voile sur certaines pratiques des agents du DRS.
Selon Radio Canada, Pierre Demers, qui a été arrêté en mai 2009, par le DRS à sa descente d’avion à Alger, aurait été interrogé pendant 30 heures avant d’être mis prison. Et durant toutes ces heures, Pierre Demers n’aurait même pas su quelles charges étaient retenues contre lui. Toujours selon Radio Canada, l’homme n’aurait également pas eu le droit d’avertir sa famille et l’ambassade du Canada. Enfin, Pierre Demers n’aurait obtenu un avocat qu’après avoir fait une gréve de la faim.
Même s’il a toujours nié être impliqué dans cette affaire de corruption lié au colonel Bouabdallah, décrit comme le responsable de bases militaires algériennes, Pierre Demers a été jugé et condamné à six années de prison. Six ans qui ont été réduits à quarante mois de détention dans une prison militaire, « par une grâce présidentielle, non signée ». Ainsi, le canadien a été libéré le 29 août 2012.
Quant au service de police judiciaire du DRS, il a été dissous par Abdelaziz Bouteflika en septembre 2013, soit une année après la libération de Pierre Demers.