Le FCE a tant gagné en influence qu’il est devenu le partenaire incontournable pour le gouvernement. Depuis que cette puissante organisation patronale est présidée par l’homme d’affaires Ali Haddad, elle est sur tous les fronts de l’activité économique.
Le 28 juin prochain elle organisera à l’hôtel Aurassi une soirée dédiée à la mobilisation des entreprises pour le succès de l’emprunt obligataire national de financement du développement économique.
Cette rencontre réunira les membres du gouvernement, les dirigeants d’entreprises privées et publiques, et sera aussi l’occasion d’expliquer la démarche de l’Etat et d’en débattre et, surtout, de lever des fonds.
Après l’échec de l’opération de régularisation de l’argent de l’informel, le gouvernement a décidé de lancer une seconde opération : drainer l’argent en surplus des entreprises publiques et privées pour financer le plan de développement appelé la nouvelle politique économique, qui s’étalera jusqu’à 2019.
Le président du FCE dès l’annonce du projet du nouveau modèle économique, a parlé de l’adhésion, totale de son organisation aux réformes profondes.
« Nous avons milité pour un nouveau modèle économique qui place l’entreprise au cœur de toute politique économique publique », dira-t-il, soulignant au passage que les membres du FCE ont « toujours investi dans l’économique du pays à commencer par la création d’emplois et de richesses, à travers leurs propositions, leurs consultations et leurs idées ».
Et ce n’est pas sans raison que le président du FCE, Ali Haddad, a « pris sur lui » d’aider le gouvernement dans cette tâche par une opération de « marketing », en appelant les détenteurs d’argent liquide à se présenter aux banques pour déposer leur bien en « toute sécurité ».
Le gouvernement, dans la position délicate où il se trouve depuis le recul drastique des recettes extérieures issu de la baisse du prix du pétrole, cherche à attirer l’argent là où il se trouve. Et cette tâche est confiée au patron des patrons, qui met toute son énergie pour ouvrir l’investissement là où il est fermé. Ali Haddad est devenu ce catalyseur économique pour faire changer les choses.
Le patronat et le gouvernement ont signé un protocole paraphé par le Premier ministre et le président du FCE, qui répond ainsi aux engagements pris lors de la dernière tripartite et porte notamment sur le traitement de la dette, la diversification de l’économie, la sauvegarde des emplois et enfin la gestion des conflits sociaux. Seulement le FCE ne joue pas uniquement le rôle de pompier du gouvernement, mais lui rappelle aussi ses promesses.
Par exemple en déplorant la non-application des engagements : « Le gouvernement a exprimé clairement son intention de travailler à assainir l’environnement économique et légal de l’entreprise, mais il n’a pas encore pris la mesure des retards à combler, ce qui explique les lenteurs ou les obstacles de mise en œuvre sur le terrain » prévient-il.
En retour, il adresse au gouvernement une plateforme de 50 propositions pour une nouvelle économie moins dépendante des hydrocarbures. Les mesures sont regroupées en quatre catégories : relance et soutien de l’investissement ; réduction progressive du champ de l’informel ; simplification de l’environnement de l’entreprise, amélioration du climat des affaires et organisation économique.