Le directeur du Festival Jazz à Carthage, Mourad Mathari, a dévoilé, jeudi, dans une conférence de presse tenue à Tunis, le programme de l’édition 2017. En bonne place, AaRON (Artificial animals riding on Neverland), le duo français, composé de Simon Buret et Olivier Coursier, ou encore le jeune auteur-compositeur-interprète anglais Tom Odell, un espoir pour le jazz british. Cette 12e édition qui se déroulera du 31 mars au 9 avril 2017 au Carthage Thalasso Resort à Gammarth, dans la banlieue tunisoise, comporte plusieurs artistes maghrébins ou orientaux comme les chanteuses marocaines Hindi Zahra ou Nabyla Maan, ou encore l’Algérienne Djazia Satour ou le Tunisien Sabry Mosbah. L’idée est de marquer l’influence de la musique orientale dans le jazz qui remonte à près d’un siècle.
S’agissant précisément de cette ouverture au jazz oriental, il est annoncé également la venue du groupe palestinien 47 Soul et Wust al-Balad d’Égypte. D’emblée, cette programmation se veut résolument éclectique avec au chant Liam Bailey et le crooner suédois Jay Jay Johanson. Il y aura également du groove avec Ben l’Oncle Soul. Le métissage dont raffole cet art majeur qui est le jazz est porté, par ailleurs, par les nouvelles musiques expérimentales apparentées au hip-hop et au Nu soul. Et comme illustres représentants de cette musique actuelle, l’Américaine Akua Naru dont on annonce le retour à Jazz à Carthage après sa prestation réussie sur la même scène en 2015, ou encore Cocoon, le groupe français qui flirte avec la pop folk. Le latino ne sera pas en reste avec le flamenco du groupe espagnol Chambao, et, bien sûr, le jazz sera omniprésent. Il aura même le don d’ubiquité, puisque plusieurs scènes lui sont réservées.
En effet, cette douzième édition de Jazz à Carthage va sortir de la capitale tunisienne pour proposer, une fois n’est pas coutume, trois concerts à Sousse, avec Shareef Clayton, Ajâr’t et Fred Wesley. La tradition jazzy sera, en outre, perpétuée notamment par Myles Sanko, Mario Rom’s Interzone, Raphael Gualazzi et le big band Pink Martini. Parmi les changements majeurs annoncés cette année, le nouveau partenariat conclu entre le festival et le ministère tunisien des Affaires culturelles dont la représentante à la conférence de presse, Saïma Sammoud, a expliqué qu’une manifestation de cette qualité comme Jazz à Carthage ne peut qu’être soutenue. Mieux encore, elle considère, eu égard à une longue histoire, la présence du jazz dans le paysage culturel tunisien comme “une nécessité”. Pour sa part, l’organisateur Mourad Mathari a mis en exergue l’intérêt grandissant pour ce festival à l’international et a indiqué que l’ONTT (Office national du tourisme tunisien) serait également de la partie.