Le FFS célèbre le 55e anniversaire de sa création: Une commémoration sous le signe de l’espoir d’un changement

Le FFS célèbre le 55e anniversaire de sa création: Une commémoration sous le signe de l’espoir d’un changement

Écrit par Houria Moula

Le Front des forces socialistes (FFS) célébrera ce samedi 29 septembre, le 55e anniversaire de sa création. La commémoration, qui sera marquée comme de tradition, par un meeting populaire qu’animera la direction nationale, à Tizi Ouzou, à l’esplanade de l’ancienne mairie où feu Hocine Aït Ahmed a proclamé un certain 29 septembre 1963, la Fondation de cette formation politique pour contrer à l’époque le régime du parti unique, intervient dans un contexte particulier.

En effet, il y a quelques mois à peine, le FFS a organisé un congrès extraordinaire. Un événement imposé par la crise qu’a traversée le parti, après la démission d’Ali Laskri de l’Instance présidentielle. La collégialité consacrée depuis 2013, à l’occasion du 5e congrès, n’a pas pu donc tenir un seul mandat. Les tiraillements internes et la guerre de leadership, après la mort du chef charismatique en décembre 2015, ont fini par exploser au grand jour. Résultat des courses, une nouvelle instance est élue au congrès extraordinaire du 20 avril de l’année en cours. Celle-ci procèdera alors à des changements sur tous les plans au point où l’autre équipe incarnée par les Baloul, Ghezali, Bouaiche notamment va dénoncer ce qui s’apparente à « une véritable purge ».

C’est donc dans ce contexte que le FFS célèbre son 55e anniversaire. Les activités de cette année son placées sous le slogan de « l’espoir du changement » selon une source autorisée du parti. Un slogan qui résume l’état d’esprit dans lequel se trouve la direction du parti qui aspire, semble-t-il, à redonner espoir aux militants de la base et retrouver la confiance perdue auprès des citoyens depuis quelques années. A Tizi Ouzou, Mohamed Hadj-Djilani, premier secrétaire national du FFS, devra bien choisir les mots pour atteindre ces objectifs. Djilani prononcera un discours dans la même place où Hocine Aït Ahmed a proclamé la création du parti, il y a de cela 55 ans. Outre ce slogan d’espoir, la direction du parti inscrit cette activité dans «la fidélité aux fondateurs du FFS ». D’ailleurs, à l’occasion un recueillement est prévu demain sur la tombe de Hocine Aït Ahmed au village Ath Ahmed dans les hauteurs d’Ath Yahia à Michelet, wilaya de Tizi Ouzou. D’autres activités sont aussi programmées à travers les fédérations, apprend-on auprès du parti.

Le FFS en cette fin 2018, c’est le retour à un discours qu’il avait perdu il y a quelques années, particulièrement après la participation aux élections législatives de 2012. La vieille formation politique de l’opposition est presque passée à côté de tous les évènements majeurs sur lesquels elle observera un silence que certains observateurs n’hésiteront pas à qualifier de « complice ». Avec la nouvelle direction, issue du congrès d’avril dernier, le parti a retrouvé du ton dans le verbe. L’on a vu le retour dans le jargon la revendication portant élection d’une Assemblée constituante, le soutien aux syndicats autonomes, aux victimes du terrorisme et aux familles des disparus. Un discours d’opposants qui, pourtant, va soulever des interrogations chez l’ancienne équipe dirigeante et leurs relais médiatiques. En effet, une lecture publiée il y a deux jours sur un support électronique insinue un « deal » entre le FFS et le pouvoir en place, pour donner plus de crédibilité à l’image démocratique du pays, aux yeux des puissances étrangères qui tendent l’oreille à ce qui se passe en Algérie, à la veille des élections présidentielles 2019.

En tout état de cause, le FFS va célébrer son anniversaire, non pas dans la division mais dans un climat interne fait d’animosités entre actuels dirigeants et ceux qui avaient la mainmise sur l’appareil il y a à peine quelques mois. Ali Laskri, désormais homme fort du parti, voudra réaliser le consensus autour de lui à l’occasion, car l’enjeu majeur c’est aussi le prochain congrès ordinaire prévu au premier semestre de 2019. Les militants auront à choisir une nouvelle direction, renouveler leur confiance à l’actuelle ou encore élire un secrétaire général avec des prérogatives élargies en changeant les statuts du parti. En attendant, le plus vieux parti de l’opposition continue d’être à la marge de l’événement majeur que connaitra l’Algérie en 2019, d’autant qu’au sein du FFS, on a déjà dit que «les élections présidentielles ne sont pas une priorité ».