Le FLN face aux tiraillements des listes électorales: L’art de déminer le terrain

Le FLN face aux tiraillements des listes électorales: L’art de déminer le terrain

Afin d’apaiser les esprits et resserrer les rangs du parti, le secrétaire général s’emploie pleinement à régler les conflits.

Ça casse, mais ça passe. La confection des listes électorales ne se déroule pas sans tracas au FLN, mais le vieux parti est rompu dans l’art du déminage. Comme à chaque élection, le parti majoritaire renoue avec les tensions et les conflits. L’approche du rendez-vous des locales accentue les animosités au sein de la maison FLN.



Des contestations sont signalées au quotidien au sein des différentes structures de la base en raison du parachutage des noms et la violation des critères de candidature. Des protestations qui, au final, finissent par s’estomper et tout rentre dans l’ordre comme par magie. C’est parce que le FLN a l’art consommé de régler ses conflits. A Tébessa, comme à Annaba et à Sétif ou à Ghardaïa, pour ne citer que quelques-unes de ces structures, les conflits d’intérêt minent sérieusement l’opération de confection des listes de candidatures. Les militants et les représentants des clans se livrent une bataille féroce dans les coulisses allant jusqu’à perturber les délais fixés par la direction du parti pour le dépôt des dossiers de candidatures.

Ces tensions compliquent la tâche au secrétaire général du parti Djamel Ould Abbès, avoue une source proche du parti qui précise que des foules de militants et de cadres prennent d’assaut le siège du parti pour se plaindre auprès du SG. Afin d’apaiser les esprits et resserrer les rangs du parti, le secrétaire général s’emploie pleinement à régler les conflits. «Le secrétaire général se consacre ces jours-ci à rencontrer les militants et les cadres du parti à l’hôtel Moncada», affirme notre source. Pris par ces conflits, le chef de file a dû même reporter la réunion du bureau politique du FLN qui devait se tenir en début de semaine.

«Nous sommes venus pour la réunion du bureau politique qui devait se tenir dimanche, mais le secrétaire général est toujours pris par les audiences», a expliqué un membre du bureau politique.

Alors que la date finale pour la réception des dossiers de candidatures par les directions de wilayas est fixée pour le 24 du mois en cours, le FLN n’a pas encore fait son tri. Notre source précise que tous les dossiers de candidatures devaient être remis à la direction jeudi dernier, mais en vain. Le parti majoritaire doit faire vite pour arranger les choses et être dans les délais. Mais il y arrive toujours et finit à chaque fois comme premier dans les résultats des élections. Ce qui n’est pas une mince affaire pour le patron du parti.

Venu en mission pour rassembler les rangs du parti, Djamel Ould Abbès fait tout son possible pour panser les plaies. Nul n’ignore que les crises et les tensions sont devenues un sport national au sein du parti majoritaire à chaque élection électorale. Les conflits d’intérêt ont toujours marqué l’histoire de l’ex-parti unique. Malgré les tracas, le parti majoritaire cultive le secret de déminer le terrain. Avec toutes les histoires et les conflits, le parti majoritaire réussit à sauvegarder sa place de leadership sur la scène politique.

Ce qui explique pourquoi le secrétaire général donne la priorité à la gestion des conflits et à l’apaisement des tensions. Vu l’intérêt affiché par les partis pour ces élections qui sont au nombre d’une soixantaine, le parti majoritaire veut à tout prix préserver sa position et pourquoi pas améliorer son score par rapport à celui de 2012.

C’est dans ce souci que le secrétaire général a fixé les critères de candidature dès le départ. Dans une instruction N°12 adressée récemment aux secrétaires des mouhafadas et aux présidents des commissions transitoires, le secrétaire général a clarifié le profil des candidats recherchés et les normes à suivre dans l’élaboration des listes de candidatures. Outre la nécessité de se «conformer au programme du président de la République», ces critères exigent «l’ancienneté du militant, tout en étant souple à ce sujet à l’égard des catégories des jeunes et des femmes», ainsi que «les réalisations du candidat sur le terrain, la crédibilité, l’intégrité, l’enracinement dans les milieux populaires et la bonne réputation du candidat».