Le front populaire réveille les partis !

Le front populaire réveille les partis !

Cette initiative qui prend l’allure d’un sursaut patriotique ne pourrait être que louable et salvatrice à la fois.

La scène politique nationale semble maintenir le rythme d’un «repos» qui coïncide avec une saison estivale qui n’était pas une sorte de sinécure pour le citoyen lambda.

Ce dernier s’est vu empêtré dans une spirale sociale peu reluisante quant à ses préoccupations quotidiennes. L’épidémie du choléra vient apporter son lot de désagréments à une scène politique plongée dans son sommeil, montrant ainsi que les alternatives et les démarches peinent à s’esquisser en matière de dynamique et de processus capables d’entraîner toute la société dans un sillage en mesure de déclencher l’amorce d’une sortie sereine, concertée et réfléchie d’une crise économique et sociale après la chute drastique des prix du pétrole depuis 2014.

La classe politique était confrontée à une multitude d’approches et de démarches dans l’objectif d’appréhender la crise et de la juguler sur le plan politique, économique et social. La variété de démarches ne semblait pas enclencher un processus cohérent et consensuel autour d’un choix en synergie avec les exigences d’une solution politique crédible et porteuse pour l’ensemble de la classe politique et de la société. Le cas d’une transition politique et économique où l’institution militaire sera engagée comme un élément prépondérant dans cette dynamique de transition a été complètement évincée de l’échiquier politique national.

Même ses propres promoteurs n’ont cure de faire recours à d’autres formulations pour insinuer qu’il ne s’agit pas de remettre en cause tout un processus politique et constitutionnel qui s’est parachevé durant deux décennies et plus. Contrairement à cette démarche qui n’avait pas de fondements objectifs pour qu’elle soit soutenue, une nouvelle démarche a été lancée par le président de la République à l’occasion de la célébration du double anniversaire de l’offensive du Nord-Constantinois et la tenue du congrès de la Soummam le 20 Août 1955 et 1956 en exhortant le peuple algérien à se mobiliser dans le cadre d’un front populaire solide pour lutter contre la corruption et la drogue.

Cette lettre, voire cet appel, suscite l’intérêt de beaucoup de formations politiques, surtout au niveau des partis de la majorité et les organisations de masses. Dans ce sillage, les partis de la majorité, le FLN en tête, avaient révélé qu’un nombre important de partis et d’organisations de la société civile ont répondu favorablement à l’appel du président de la République au sujet du front populaire et la mobilisation pour lutter contre la corruption et la drogue qui se sont transformées en une véritable hydre qui menace et guette l’Etat et la société au point d’ériger des tentacules dans les institutions et les structures de la société.

Il faut dire que l’appel du président vient à point nommé, étant donné que les scandales qui se font connaître par leur ampleur en la matière frisent tout entendement. Un front populaire qui prend l’allure d’un sursaut patriotique ne pourrait être que louable et salvateur à la fois. Cette démarche est d’ordre politique, elle nécessite l’implication et l’adhésion de toutes les franges de la société et ses forces vives pour extirper ce fléau à la dimension tentaculaire.Le président de la République a sciemment fait recours au concept du front populaire pour alerter le peuple de la gravité de la situation ce qui oblige la classe politique et la société civile d’assumer leur rôle dans la perspective de s’unir autour de ce mot d’ordre qui s’adresse à l’ensemble de la collectivité nationale pour contrer ceux qui visent à saborder l’élan patriotique et porter préjudice à l’unité nationale et le souveraineté du pays. Il s’agit donc d’un sursaut national pour faire face aux multiples dangers qui se dressent contre le pays par tous les moyens y compris la drogue. L’affaire de la cocaïne s’inscrit dans cette perspective de ternir l’image du pays et affaiblir les institutions de l’Etat. C’est une manière de faire du pays une république bananière. Le front populaire en question trouve de l’écho chez un nombre considérable de partis et des organisations de la société civile, mais la démarche doit prendre des contours et des traits qui pourront se transformer en un projet et un programme qui ne souffrent d’aucune ambiguïté susceptible de faire capoter ce front populaire. Le Parti des travailleurs (PT), avait soulevé cette proposition émanant du président de la République, mais la conception que défend le PT se veut comme une dynamique globale et cohérente, c’est-à-dire que le processus de lutte contre la corruption et la drogue doit s’orienter vers les causes qui ont mené vers ces résultats des plus dangereux et alarmants.

Le front populaire est un cadre qui doit cibler les objectifs pour éradiquer ce fléau et ses conséquences néfastes sur les équilibres politiques de l’Etat. Le front populaire doit être matérialisé par une volonté politique en mesure d’opérer des changements concrets en s’attaquant aux éléments et aux facteurs qui sont la cause directe de la propagation de ce fléau dans les institutions et dans la société telle une traînée du poudre.