Le général libyen, Khalifa Haftar, provoque l’Algérie, en déclarant le poste frontalier entre l’Algérie et la Libye « Essin » une « zone militaire fermée ».
Cette décision, considérée illégitime et frappe les intérêts algéro-libyens, qui Ont commencé à être discutés par le gouvernement algérien et le gouvernement légitime dirigé par Abdelhamid Dbeibah.
Le porte-parole des forces armées de Haftar, Ahmed Al-Mismari, avait annoncé « le déplacement d’éléments de ses forces afin de sécuriser la région du sud-ouest », une déclaration à laquelle le gouvernement légitime n’a pas trouvé de justification et a même considéré la décision comme une violation des institutions.
Le geste de Haftar cache une sorte de provocation envers l’Algérie, qui a explicitement annoncé son soutien, à l’actuel chef de l’État Abdelhamid Dbeibah.
Le général a déclaré le poste militaire Essin « zone militaire fermée »
Lors de la première visite du Premier ministre du gouvernement d’union nationale libyen, Abdelhamid Dbeibah, en Algérie le 29 mai dernier, l’Algérie et Tripoli se sont entendus sur plusieurs dossiers dont le plus important est l’ouverture des frontières entre les deux pays. Le rôle de l’Algérie dans la réalisation de la réconciliation libyenne a également été souligné lors de la visite des deux vice-présidents du Conseil présidentiel libyen, Moussa Al-Koni et Abdullah Al-Lafi, à Alger.
De l’avis des analystes stratégiques libyens, dont l’expert Ali Abdel Kafi, ce qu’a fait Haftar « s’inscrit dans le cadre de sa quête pour faire échouer les accords signés entre l’Algérie et le gouvernement d’union libyen, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, de sécurisation des frontières communes, de lutte contre la contrebande, le crime organisé et le trafic d’armes et d’êtres humains. »
À travers cette décision, Haftar cherche à imposer sa faction rebelle, comme partenaire de la nation algérienne, et ce, en contrôlant les postes frontaliers entre les deux pays, en suggérant qu’il contrôle l’autre côté de la frontière.
La frontière algéro-libyenne s’étend sur environ 1 000 km, avec de nombreux passages terrestres, dont le poste frontalier Debdeb et le poste de Tin Alkoum, que la famille de feu Mouammar Kadhafi avait traversé en 2011, pour se rendre en Algérie.
L’aventure du général rebelle intervient deux semaines après les déclarations du président Abdelmadjid Tebboune à la chaîne qatarie Al-Jazeera, dans lesquelles il a précisé que « Tripoli est une ligne rouge » et a assuré que l’Algérie était prête à intervenir dans le conflit si les mercenaires étrangers approchaient de la capitale libyenne.