Le premier volume va confirmer la responsabilité de l’homme mais aussi l’intensification de certains événements extrêmes, et revoir à la hausse la montée attendue du niveau de la mer.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a ouvert lundi 23 septembre à Stockholm ses travaux en vue de la publication de la première partie d’un rapport sur le réchauffement de la planète.
Cette organisation, prix Nobel de la paix 2007, qui réunit des milliers de scientifiques, doit révéler vendredi à l’issue de quatre jours de débats le premier volume d’un rapport complet sur le changement climatique, ses conséquences et les moyens d’y faire face. Ce volume va confirmer la responsabilité de l’homme mais aussi l’intensification de certains événements extrêmes et revoir à la hausse la montée attendue du niveau de la mer, selon une version provisoire du résumé obtenue.
Il va mettre en lumière l’urgence d’agir pour espérer contenir le réchauffement à +2°C depuis l’ère pré-industrielle, un objectif adopté par les 195 pays négociant sous l’égide de l’ONU qui semble de moins en moins réalisable. « Les preuves scientifiques du […] changement climatique se sont renforcées année après année, laissant peu d’incertitudes à part ses graves conséquences », a affirmé le président de l’IPCC, Rajendra Pachauri, à l’ouverture de la conférence de Stockholm. « Je me réjouis de travailler avec vous dans les quatre jours à venir pour délibérer et approuver [le rapport] ligne par ligne », a-t-il ajouté.
Ce changement menace nos ressources primaires, la terre et l’eau
Les deux volets suivants de ce cinquième rapport du Giec (sur les impacts attendus et les moyens de les atténuer) sont attendus au printemps avant une synthèse globale en octobre 2014. Le Giec s’est fixé pour objectif d’être irréprochable, ayant réformé ses procédures pour éviter la répétition d’erreurs qui, en 2007, avaient été utilisées par les climato-sceptiques pour remettre en cause sa crédibilité.
« Je ne connais pas de document qui ait été soumis à ce genre d’examen minutieux et qui ait impliqué autant de personnes à l’esprit critique, qui ont offert leur perspicacité et leurs conseils », a affirmé le coprésident du groupe de travail qui a signé le document, Thomas Stocker. Il « se base sur des millions de mesures dans l’atmosphère, la terre, la glace, et depuis l’espace. Ces mesures permettent d’avoir une vue sans précédent et impartiale sur l’état du système climatique », selon Thomas Stocker.
Le changement climatique est l’un des grands défis de notre époque. […] Parce que ce changement menace nos ressources primaires, la terre et l’eau, en un mot parce qu’il menace notre seule maison, nous devons y faire face. Cela exige les meilleures informations pour prendre les décisions les plus efficaces », a-t-il ajouté.
La ministre de l’Environnement suédoise, Lena Ek, a dit son « admiration » pour le Giec, composé de « plus de mille scientifiques qui travaillent ensemble, qui font du volontariat, pour apporter au monde un message unique sur le changement climatique, et aussi comment le combattre ». « Ce défi concerne la réduction de la pauvreté, la sécurité à un niveau mondial et l’amélioration de la santé de millions de gens. Et il est facile de comprendre pourquoi vous avez mérité le prix Nobel », a estimé Lena Ek.