Le Goncourt de Kamel Daoud : malgré la controverse, les lecteurs plébiscitent Houris

Le Goncourt de Kamel Daoud : malgré la controverse, les lecteurs plébiscitent Houris

Début novembre dernier, l’écrivain et journaliste franco-algérien Kamel Daoud a reçu le nouveau prix Goncourt pour Houris, un livre poignant sur la décennie noire en Algérie. Aujourd’hui, il devient le roman le plus vendu de la Fnac, malgré la polémique autour de son histoire.

Au cœur d’une polémique qui agite la scène littéraire, Kamel Daoud est accusé par Saada Arbane d’avoir exploité, pour écrire Houris, des événements traumatisants qu’elle a vécus lors de la décennie noire en Algérie. Selon les dires de Saada, l’écrivain aurait puisé des confidences qu’elle faisait à son épouse, psychiatre, lors d’une thérapie qui a duré plus de dix ans.

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Malgré la polémique, Houris de Kamel Daoud devient le roman le plus vendu à la Fnac

Cependant, cette polémique et les accusations de Saada Arbane ne semblent pas bouleverser le succès de ce livre qui, en plus du prix Goncourt, a récolté plusieurs autres distinctions, dont le prix Landerneau des lecteurs et le prix Transfuge du meilleur roman français.

Depuis le 15 août 2024, Houris ne fait que parler de lui. Aujourd’hui, il se positionne comme le roman, best-seller, le plus vendu dans les rayons de la Fnac, avec une note de cinq étoiles pour commenter une histoire à la fois dure et poignante.

Dans un mélange de poésie et d’humanisme, le roman de 416 pages, publié aux éditions Gallimard, revient sur les événements de la décennie noire vécus par Aube.

Houris : fiction ou réalité cachée, qu’est-ce qui se cache vraiment entre ses lignes ?

Dans Houris, roman couronné par le Goncourt 2024, Kamel Daoud tisse une trame narrative complexe autour de l’histoire de son personnage, Aube. Cette jeune femme, marquée au corps par une cicatrice au cou et des cordes vocales détruites, tente de donner un sens à son histoire personnelle intimement liée à son pays.

Revenant maintenant à Saada Arbane. La jeune femme, lorsqu’elle avait encore six ans, a survécu à un carnage indescriptible au cœur de la décennie noire. Vivant dans un village isolé entre Tiaret et Djelfa, elle a assisté au massacre de sa famille par un groupe armé. Saada Arbane a miraculeusement survécu à une tentative d’égorgement, lui imposant la perte de sa voix à jamais.

Le lien entre le passé tragique de Saada Arbane et l’histoire racontée par la plume de Kamel Daoud semble s’établir de manière très surprenante. Selon les dires de la jeune femme, Houris, longtemps présenté comme une fiction, ne serait qu’une représentation fidèle et non consentie de sa propre histoire.

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