Le gouvernement veut limiter le recours aux entreprises étrangères dans le secteur des services.
L’idée est de réduire davantage la facture des importations des services (11 milliards de dollars en 2008).
C’est dans cette perspective qu’il a été décidé, semble-t-il, de faire bénéficier les entreprises nationales, privées ou publiques, d’un certain nombre de projets de construction de barrages hydrauliques.
C’est le ministre des Ressources en eau qui l’a annoncé hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale.
«Nous allons lancer des appels d’offres pour les entreprises locales seulement», a-til dit.
Une telle mesure ne peut que réjouir les sociétés nationales. Elles, qui se plaignaient d’avoir été marginalisées dans les plans de relance initiés par les gouvernements successifs ces dernières années.
Dans le secteur des ressources en eau, c’est la française Suez qui s’est fait attribuer un contrat jugé important pour la gestion des eaux d’Alger, une gestion critiquée par certains milieux qui estiment qu’un tel contrat aurait pu revenir à une entité nationale.
Encore faut-il que les entreprises nationales soient en mesure de gérer le réseau hydraulique dans une ville aussi importante qu’Alger.
Cette avalanche de critiques à l’endroit de Suez devrait pousser les autorités algériennes à ne pas renouveler le contrat qui expire dans moins de deux ans.
Pour le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, une évaluation de la gestion de Suez sera faite à la fin du contrat.
«Et le gouvernement décidera s’il faut continuer ou arrêter. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a des choses qui s’améliorent, Pour d’autres, on doit faire mieux. On évaluera et d’ici là on verra», a-t-il précisé.
C’est en 2005 que Suez a signé un contrat d’une durée de cinq ans avec l’Office national de l’assainissement (ONA) et l’Algérienne des eaux (ADE).
Le montant du marché, cédé de gré à gré, est de 117 millions d’euros par an.
Entre autres reproches formulés à l’égard de Suez, la mauvaise prise en charge du volet assainissement du contrat.
Mais le secteur où les entreprises nationales n’ont pas bénéficié d’importants contrats, d’importants projets reste le BTPH.
Les sociétés qui y opèrent se disent lésées et demandent que le code des marchés soit revu.
Youcef Salami