Le grand retour d’Ouyahia

Le grand retour d’Ouyahia

Ce Mercredi qu’Ahmed Ouyahia sera plébiscité secrétaire général du RND par intérim. Il s’agira sans doute de la première urgence pour les membres du Conseil national du parti qui se réunit dans une session ordinaire.

Cette nomination est survenue bien avant la démission énigmatique de Abdelkader Bensalah, alors chef incontesté du parti et qui fut même sollicité il y a deux ans comme le sauveur après la fameuse fronde interne menée par l’ancien ministre de la Santé Yahia Guidoum, aujourd’hui en retrait.

Aussi inexplicable que cela puisse paraître, le retour d’Ouyahia semble avoir cela de particulier de réussir à arracher sans campagne, sans publicité, l’unanimité des membres du Conseil national du parti. Selon des sources internes à ce dernier, les travaux d’aujourd’hui seront exclusivement consacrés à cette passation de pouvoir.

L’ordre du jour prévoit également, juste après le plébiscite, la constitution d’un bureau politique provisoire, sorte de secrétariat national qui sera chargé de gérer les affaires courantes du parti, les questions organiques et surtout de préparer la tenue, le plus rapidement possible, d’un congrès extraordinaire. Selon les statuts du parti et son règlement intérieur, ce congrès devrait avoir lieu dans trois mois après la démission ou le décès du chef du parti.

Une échéance qui sera respectée, aux dires des cadres du RND. Ces derniers pensent que l’été sera entièrement consacré à ces préparatifs, puisqu’on évoque la fin du mois de septembre comme propice à la tenue des travaux de ce congrès.

Selon nos sources, le calendrier est très serré pour les partis politiques d’autant qu’il y aura, à la fin de cette année, des élections qui concerneront le renouvellement des deux tiers du Conseil de la nation. Ces « sénatoriales » mobiliseront beaucoup plus les élus des APC et APW, soit les responsables et l’encadrement intermédiaire et régional du parti, ce qui risque de prendre beaucoup de temps.

En fait, le congrès sera presque inutile, puisqu’il ne fera que confirmer le poste de Ouyahia à la tête du second parti du pays. D’ailleurs il semble, selon ces sources, que c’est Ouyahia lui-même qui a refusé le statut d’intérimaire », exigeant la tenue le plus rapidement possible de ce congrès extraordinaire, quitte à bousculer l’agenda politique. Certains auraient suggéré que ce congrès se tienne au premier trimestre de l’année prochaine, sans qu’il y ait anomalie, afin d’éviter la précipitation.

Or, il semble bien que ce même trimestre pose problème, puisque on susurre qu’il pourrait bien se dérouler durant cette période un autre événement d’ordre politique majeur. Pour le chef du cabinet de président de la République, il était important de couper court rapidement au statut d’intérimaire, tant cette manœuvre garantirait au RND une stabilité avant les dures batailles politiques qui se profilent à l’horizon.

D’ailleurs, le retour triomphal de Ouyahia suscite de gros espoirs et des satisfactions dans les rangs du parti, dont certains pensent qu’il pourrait créer une nouvelle dynamique et remettre la seconde force politique du pays au cœur des débats qui agitent l’opinion publique. Selon eux, depuis des mois, le RND était quelque peu en retrait sur la scène nationale, alors que la conjoncture aussi bien politique qu’économique exigeait une présence constante et une « intervention » médiatique.