Fraude sur le réseau électrique : Sonelgaz tire, encore une fois, la sonnette d’alarme. Lakehal Loucif, directeur de l’agence du Gué de Constantine, a affirmé, hier, dans une conférence de presse, que «le problème existe et existera toujours». Seul remède : le civisme des citoyens. Rien que pour l’agence gérée par M. Loucif, «220 plaintes ont été déposées durant l’année 2011, dont 22 ont connu un dénouement». Jusqu’à la fin de l’année écoulée, le piratage a constitué, enchaîne le responsable, «25,9% du total des pertes tandis que les pertes techniques, elles, sont de l’ordre de 10.9%».
Pour sa part, le groupe Sonelgaz dépose annuellement en moyenne un millier de plaintes contre les «fraudeurs» qui procèdent à des branchements illicites sur le réseau électrique. Nordine Boutarfa, PDG, a, à maintes reprises, fait part de ce problème.
A Sonelgaz, la fraude a trait à plusieurs facteurs. Le conférencier cite, entre autres, les chèques sans provision, la fraude du courant et le vol de toute nature. «Le malheur est que la situation, déjà grave, évolue d’année en année», a-t-il diagnostiqué. Les abonnés fraudent souvent par la manipulation des compteurs, et les non-abonnés à travers le vol de l’énergie par des branchements illicites sur les réseaux de Sonelgaz.
Ce comportement absurde et irresponsable fait perdre à la société des milliards de dinars, chaque année. Après moult réflexions et recherches, le groupe Sonelgaz a lancé un projet inédit, celui de fabriquer des compteurs intelligents. Le premier prototype de cet appareil devrait voir le jour en 2013, alors que sa commercialisation est annoncée une année plus tard. Après avoir passé au peigne fin les activités et acquis de son agence durant l’exercice écoulé, Lakehal Loucif a évoqué le problème des impayés auquel face son agence et tout le groupe Sonelgaz. Le montant pour 2011 au niveau de l’agence de Gué de Constantine a été de l’ordre de «1.588,9 millions de dinars», fait savoir M. Loucif. Selon lui, il s’agit d’un «problème récurrent». Des sociétés et établissements connus «tardent à payer leurs factures». Désormais, Sonelgaz passe à une étape supérieure. «On négocie avec les parties concernées pour trouver un terrain d’entente quant à la date de paiement. Le cas échéant, elles doivent honorer leurs engagements sinon, on passera à la coupure et, comme ultime étape, la justice sera saisie», prévient M. Loucif. Et de signaler qu’une batterie de mesures est prévue pour l’année prochaine.
Rappelons que le premier responsable de Sonelgaz avait déclaré à maintes reprises que le groupe va «privilégier les compétences nationales.» Et de rappeler l’adoption de clauses dans le cahier des charges pour favoriser dans les marchés publics, les entreprises nationales, y compris celles qui n’ont pas encore de qualification parce que cela mettra «mieux les entreprises en compétition» et «favorisera davantage la transparence et l’équité». Le conférencier a aussi indiqué que son agence a réalisé, en 2011, «un taux inégalable et inégalé» en termes de fuite de réseaux en kilomètres.
Fouad IRNATENE
