Tout en s’exprimant sur le soutien que le Hezbollah apporte au général Michel Aoun, candidat au poste de président vacant depuis 2014, auquel cas le parti chiite serait conciliant pour celui de Premier ministre, Nasrallah a accusé les États-Unis de soutenir Daesh en Syrie et en Irak.
En commémorant la guerre de juillet 2006 née de l’offensive israélienne contre le Sud-Liban, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a remercié samedi dernier la Syrie et l’Iran pour leur soutien «infaillible» à la résistance incarnée par le mouvement chiite libanais.
«La guerre de juillet représente pour l’État sioniste un tournant historique qui a eu un impact important sur la région», a-t-il affirmé, lors d’un discours télévisé retransmis en direct à cette occasion, rappelant que l’agression israélienne avait fait plus de 1200 morts, pour la plupart des civils, et 160 tués du côté de l’État hébreu. «Avec notre victoire, nous avons fait échouer les projets israélo-américains contre le Liban, a assuré le leader chiite.
L’ennemi voulait anéantir la résistance, assassiner le plus grand nombre de combattants, confisquer les armes du Hezbollah au Liban-Sud, vider la région du sud du Litani de ses habitants, évincer la résistance de la frontière, envoyer des forces militaires multinationales à l’image de l’Irak, renforcer la position d’Israël sur la scène internationale.
L’objectif le plus important,
a-t-il ajouté, était la création d’un nouveau Moyen-Orient, en commençant par frapper la résistance au Liban pour imposer l’hégémonie américaine sur la région. Ce projet a échoué grâce à la victoire de la résistance», a encore affirmé Hassan Nasrallah.
Convaincu que le combat livré par le Hezbollah a permis de «redistribuer les cartes dans la région et montrer les capacités militaires du Hezbollah face à l’ennemi sioniste», Nasrallah a insisté sur le fait que cette phase historique a eu un impact considérable sur «l’institution militaire israélienne (qui) a été secouée par la défaite au Liban et (sur) les Israéliens (qui) ont perdu confiance en leur armée et leurs politiciens à la suite de la guerre». Le chef charismatique du Hezbollah a ainsi considéré que «l’intégrité d’Israël a été ébranlée pour la première fois depuis le début du conflit israélo-arabe.». Cette sortie était importante car, par-delà la commémoration d’une ère ô combien symbolique pour le pays du Cèdre, le message essentiel concernait la Syrie voisine où l’engagement du Hezbollah est connu et reconnu.»
Tout en s’exprimant sur le soutien que le Hezbollah apporte au général Michel Aoun, candidat au poste de président vacant depuis 2014, auquel cas le parti chiite serait conciliant pour celui de Premier ministre, Nasrallah a accusé les États-Unis de soutenir le groupe extrémiste l’État islamique en Syrie et en Irak. «Il existe des aveux de responsables américains affirmant la responsabilité de l’administration américaine dans la création de Daesh», a-t-il insisté. «Ils ont mis en place l’État islamique pour frapper l’axe de résistance et plus particulièrement le Hezbollah parce qu’il est à la tête du mouvement sur le terrain dans la région». Il a ainsi exhorté les combattants rebelles à déposer les armes: «Les Américains vous utilisent depuis cinq ans pour détruire l’axe de la résistance et imposer les projets israéliens dans la région. Les combats ne profitent qu’aux États-Unis et à l’ennemi sioniste. Cessez les combats», a-t-il répété tout en assénant avec force: «Nous resterons sur le champ de bataille à Alep et dans toutes les régions où nous sommes appelés à intervenir». Alep, deuxième ville de Syrie, est devenue l’ enjeu crucial de la guerre en Syrie qui a fait plus de 290.000 morts depuis 2011.
Environ 1,5 million de personnes y vivent dans l’angoisse d’un siège, 250.000 dans l’est et environ 1,2 million à l’ouest. En ouvrant le passage de Ramoussa, à la périphérie sud, les rebelles ont brisé le 6 août dernier le siège de leur zone, imposé pendant trois semaines par le régime du président Bachar al Assad, appuyé par la Russie et le Hezbollah.