Le Hirak marche toujours

Le Hirak marche toujours

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Ils étaient tous venus, ils étaient tous là. Pour le 12ème round du Hirak, les manifestants ont bravé par milliers le Ramadhan et une canicule imprévue pour poursuivre leur mobilisation en faveur de l’avènement de la IIème République. Ni la chaleur torride ni les affres du jeûne n’ont donc dissuadé les «Marcheurs» du vendredi dans leur volonté d’investir les rues dans toutes les villes, grandes et petites, pour prouver qu’ils n’ont pas l’intention de renoncer à leur principale revendication, celle de la transition basée sur un changement radical des hommes et des méthodes politiques.
Certaines places emblématiques des grandes cités sont devenues des symboles hebdomadaires de cette mobilisation pacifique, comme la Grande Poste à Alger, le Cours de la révolution à Annaba, et bien d’autres, d’est en ouest, du nord au sud, partout où les Algériennes et les Algériens ont choisi de se donner rendez-vous. Partout, fusait le même mot d’ordre, inlassablement, qui a trait à l’avènement d’un Etat de droit et à la consécration de la souveraineté populaire, «dans les faits et non plus dans les textes». Partout, l’ambiance était sereine et le climat détendu tant la vigilance est demeurée intégrale, face aux risques nombreux de manipulation et de dévoiement contre lesquels il semble que les «Marcheurs» aient été avisés. Au fronton des messages brandis ou clamés, il y avait cette déclaration de non- recevoir vis-à-vis de l’élection présidentielle du 4 juillet prochain, à laquelle travaille toujours le gouvernement. De toutes parts, les cris étaient les mêmes qui rejettent cette échéance et réclament un départ de tous les «symboles du Système», passés et présents, sans condition ni dialogue d’aucune sorte. Autant dire que le Hirak reste sourd aux multiples appels au dialogue, à la concertation et à la recherche commune d’une sortie de crise dont le pays a besoin. En témoigne son slogan focalisé sur un rejet catégorique du rendez-vous électoral du 4 juillet prochain. «Pas d’élection présidentielle» ont martelé dans toutes les marches, dans toutes les villes, les milliers de manifestants dont la douzième campagne aura singulièrement brillé par son caractère pacifique devenu un paramètre incontournable du mouvement citoyen qui paraît, en définitive, bien loin du seuil de saturation que d’aucuns ont cru pouvoir discerner, à travers la double approche du Ramadhan et de la chaleur estivale.