La justice japonaise réclame la tête du tristement célèbre terroriste Mokhtar Belmokhtar mort ou vif suite aux informations contradictoires faisant état de son élimination il y a 10 jours dans des frappes américaines en Libye.
Le département de police de la préfecture de Kanagawa dans l’ile de Yokohama a lancé avant-hier un mandat d’arrêt international pour l’arrestation et l’extradition du chef du groupe terroriste qui a mené l’attaque contre la base du complexe gazier de Tiguentourine, en janvier 2013, tuant 38 étrangers dans des japonais. Selon le mandat d’arrêt, Belmokhtar est poursuivi par la justice nippone pour l’assassinat d’otages japonais notamment des employés de la firme JGC (Japan gas corporation) basée à Yokohama.
Il est également accusé d’avoir été derrière la désignation d’un intermédiaire pour engager des négociations avec l’ambassade du Japon à Alger en vue du paiement d’une rançon contre la libération des otages japonais. Belmokhtar est aussi accusé d’avoir fait pression sur l’ambassade en transmettant d’autres conditions via cet intermédiaire à notamment la libération de prisonniers islamistes dans des prisons en Occident, a ajouté la police.
Il s’agit du premier mandat d’arrêt international japonais contre une terroriste islamiste, a précisé la police de Kanagawa, une province dans le centre du pays. Suite à ce mandat, le ministre de la justice Nippon a placé, hier, Belmokhtar dans la liste des personnes a réclamées par les autorités nippones pour son extradition. Belmokhtar 43 ans est également recherché par l’Algérie, les Etats-Unis, l’Australie, la Grande-Bretagne, la France et la Norvège.
La phalange des de 32 terroristes dirigée par Belmokhtar baptisée « Les signataires par le sang », affiliée à Al Qaida dans le Maghreb Islamique (AQMI), était composée de huit nationalités (algérienne, tunisienne, égyptienne, malienne, nigérienne, canadienne et mauritanienne).
Elle avait attaqué le 16 janvier 2013 la base de Tiguentourine, faisant 37 morts parmi les travailleurs dont un seul Algérien. 10 des 17 japonais pris en otage ont été tués par le groupe terroriste lors de l’attaque Le site gazier de Tiguentourine employait 790 personnes parmi lesquels 134 de 26 nationalités. La police japonaise avait interrogé les survivants de l’attaque et souligne avoir pu rassembler suffisamment de preuves attestant de la culpabilité directe du groupe de Belmokhtar dans la mort des otages.
La police affirme aussi avoir visionné plusieurs vidéos et examiner des documents qui ont conforté la responsabilité de Belmokhtar.
Selon des rapports de médecins légistes, certains otages ont été tués à bout portant. Les terroristes en ont décapité deux, dont un Japonais. Dix autres ont été tués par l’explosion de ceintures avant l’intervention des forces spéciales de l’armée nationale populaire (ANP).
Durant l’opération 29 terroristes ont été tués et trois autres arrêtés. La semaine dernière, le gouvernement provisoire libyen (officiellement reconnu) a annoncé la mort de Belmokhtar dans une frappe américaine dans la ville d’Ajdabya dans l’Est de la Libye. Le raid aérien américain qui a visé Belmokhtar et ses acolytes a été mené suite à des concertations avec le gouvernement libyen, avait a indiqué un communiqué du gouvernement libyen basé à Tobrouk (Est de la Libye).