Sans détours ni tergiversations, l’air pédant, Amar Saadani a répondu à tout le monde ces derniers temps, et le meilleur est à venir, puisqu’il ne nous a pas encore raconté la dernière.
Tout a commencé quand l’homme à la derbouka s’est vu bombardé président de l’Assemblée populaire nationale (APN). Ce jour-là, ému mais lucide, Amar Saadani a fait un discours où il n’a pas manqué de remercier le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, pour la confiance placée en lui. Lui qui venait pourtant d’être élu par ses pairs au perchoir.
Mais c’est incontestablement en 2014, quelques jours avant l’élection présidentielle, que l’enfant d’El Oued a émergé du lot, en s’attaquant ouvertement au désormais ex- patron du DRS, Mohamed Mediène dit Toufik. L’attaque était tellement violente et directe que tout le monde a compris : Amar Saadani n’est finalement que l’attaquant. Quant au commanditaire, il reste et restera encore tapi dans l’ombre.
Quelques jours plus tard, une fuite savamment organisée fait découvrir aux Algériens le pot aux roses : Amar Saadani possède des biens immobiliers à Paris, où il a, en plus, une carte de séjour VIP. Pas moins ! Désarçonné par cette révélation qui sent le règlement de comptes à mille lieues, Amar Saadani se remet étonnament en selle et décide même d’éclairer l’opinion publique sur la nature de ses acquisitions parisiennes. Comme il n’a pas du tout le sens de la formule, il avouera qu’il a effectivement acquis un appartement à Paris pour le mettre à la disposition de sa fille malade, et qu’il a présenté tous les documents justificatifs à …Mohamed Mediène. On croit rêver !
Et ce n’est pas fini ! Le 1er novembre 2015, dix-neuf personnalités algériennes ont demandé audience au chef de l’Etat pour savoir si c’est vraiment lui qui décide ces derniers temps. Mais qui c’est qui leur répond ? Vous l’avez deviné, c’est encore lui, Amar Saadani. Décidément, il est partout et a réponse à tout, le bonhomme !
Comme il sait pertinemment que le ridicule ne tue pas, Amar Saadani se permet le luxe de répondre aux dix neuf personnalités à sa manière, sans nuance ni intelligence. Il leur dénie tout simplement le droit d’être reçus par le chef de l’Etat, en les renvoyant au président français, François Hollande, s’ils veulent savoir quoi que ce soit sur Abdelaziz Bouteflika. Rien que ça !
Et comme il sait aussi qu’il évolue en terrain conquis, Amar Saadani se permet même de parler des échéances à venir, sans la moindre crainte d’être contredit. il affirme, sûr de lui, qu’il n’y aura pas d’élections avant 2019, qu’il n’y aura plus de candidat du consensus et que le FLN aura son propre candidat en 2019.
Si rien ni personne ne venait mettre un terme à sa folie des grandeurs, Amar Saadani pourrait ne pas en rester là et déclarer le plus sérieusement du monde, le moment venu, qu’il est LE candidat du FLN à la présidence de la République.
Ahcène Bettahar