Le responsable de la cellule de suivi et de mise en œuvre de la charte de paix et de réconciliation nationale, le juriste Merouane Azzi a affirmé, dimanche, à Alger, que ce projet dont les dispositions sont appliquées depuis 2006, était « irréversible ».
Invité du forum du quotidien « DK News », M. Azzi a déclaré que « la charte de paix et de réconciliation nationale qui prévoit deux volets essentiels juridique et social, « n’a pas consacré l’impunité comme le pensent certaines parties », ajoutant que « la lutte antiterroriste ne s’est pas arrêtée avec l’application de ses dispositions ». « Le principe même de ce projet est d’éviter de transmettre la haine aux générations montantes », a-t-il souligné.
Evoquant les dispositions de cette charte, M. Azzi a rappelé que « plus de 15 000 terroristes se sont rendus aux autorités depuis la promulgation de la loi de la rahma dans les années 90, ajoutant que près de 2400 personnes détenues dans des établissements pénitentiaires ont été libérées durant les six premiers mois de la mise en œuvre de la loi sur la réconciliation en 2006 après avoir été jugées conformément à la loi ».
« 15 dossiers liés à la réhabilitation et au blanchiment des casiers judiciaires ont été présentés à la cellule par des repentis en vue de leur réinsertion sociale », dont 7 dossiers ont été tranchés.
Il a également indiqué que certains parmi les repentis ayant déposé ces dossiers « +émirs+ dans des groupes armés ».
Concernant les enfants nés dans les maquis (500 enfants âgés entre 5 et 15 ans), il a affirmé que « plus de 41 dossiers sur les 120 déposés auprès de le cellule, ont été traités ».
Il a relevé que « ces dossiers sont complexes en raison de l’absence ou du décès de l’un des parents ou parce que le mariage n’est pas enregistré à l’Etat civil », soulignant à ce propos la nécessité de recourir au test ADN.
S’agissant des familles des disparus dont le nombre dépasse 7000 familles officiellement recensées, M. Azzi a souligné que 25 d’entre elles « continuent de réclamer ce qu’elles appellent « la vérité », et ce sous l’influence de certaines organisations non gouvernementales internationales qui tentent d’exploiter ce dossier pour attaquer la charte de paix et de réconciliation nationale ».
M. Azzi a par ailleurs abordé les droits de l’Homme en Algérie estimant que ce domaine n’a « pas encore atteint le niveau requis non pas à cause des lois et des cadres législatifs mais en raison des mentalités et des séquelles du terrorisme sanguinaire qu’a connu l’Algérie dans les années 90 ».
Il a affirmé que « de grands efforts sont déployés en matière de promotion des droits de l’Homme, soulignant que l’Algérie tend à se mettre au diapason de l’ »évolution mondiale dans ce domaine ».