Les médicaments biosimilaires sont tout aussi efficaces que les médicaments « de base », rassure le laboratoire pharmaceutique algérien El Kendi. Dans un workshop tenu samedi 8 avril 2017 au Centre International des Conférences (CIC) à Alger, le laboratoire pharmaceutique a affirmé que ces produits constituent une alternative aux médicaments très chers, faisant par la même occasion appel à un professeur pour rassurer les experts sur leur efficacité.
Cet organisme a souhaité sensibiliser les acteurs de l’industrie pharmaceutique à cette nouvelle approche médicale. El Kendi a justement pour ambition d’être un pionnier dans ce créneau.
Un médicament biosimilaire est un médicament biologique qui contient une même substance active que celle du médicament biologique de référence, déjà autorisé et commercialisé.
Le médicament bio-similiaire est également aussi efficace que le médicament « de base ». Pourtant, les experts et les opérateurs du secteur pharmaceutique restent sceptiques.
Fernando de Mora, professeur en pharmacologie à l’Université de Barcelone, a affirmé dans ce workshop que les médicaments biosimiliaires ont la même efficacité que les médicaments de référence. Il a expliqué que ces remèdes peuvent être une alternative à certains produits de biotechnologie commercialisés à des sommes très élevées.
Les biosimilaires permettraient ainsi aux patients d’avoir accès à des traitements de haute qualité à des prix abordables, explique-t-il.
Lors de ce workshop, Kamel Bouzid, oncologue algérien, estime que le scepticisme des opérateurs pharmaceutiques vient plutôt du manque de sensibilisation et d’information autour de cette approche médicale. Il a alors appelé à ne pas confondre les médicaments génériques et biosimilaires, affirmant que cette confusion existe même dans la législation algérienne.
Il a rajouté que la commercialisation des biosimilaires est attendue par les spécialistes algériens depuis une décennie. Enchaînant sur les déclarations de M. Bouzid, Fernando de Mora a dit supposer que ce retard est engendré par la durée des essais cliniques visant à prouver la similarité et l’efficacité du produit biosimilaire.
« Les autorités sanitaires exigent des preuves de son efficacité, en comparaison avec le produit de référence », poursuit-il.
Le professeur espagnol a ensuite exposé différentes réglementations européennes pour rassurer les professionnels algériens du secteur. Il a rajouté que la fabrication des médicaments biosimilaires est « suivis de près » par l’Agence européenne des Médicaments (EMA).
Il en veut pour exemple le retrait récent du marché en Amérique Latine de médicaments biosimilaires « car leur développement n’avait pas répondu à certaines critères ».
Aujourd’hui, les biomédicaments représentent un marché de plus de 250 milliards de dollars dans le monde. Ils sont utilisés en Europe, aux Etats-Unis et même dans des pays voisins, tel le Maroc.14 médicaments biosimilaires, représentant 4 substances actives différentes, sont autorisés en Europe.