Le japon est sans conteste le plus grand producteur et consommateur de mangas au monde. Les Algériens, fraichement influencés par ce qui est considéré comme le 9ᵉ art, s’y mettent, eux aussi, à la création et à l’innovation, dans le monde des mangas.
Un intérêt officiel a été clairement affiché par les japonnais pour le manga Algérien. Ce n’est qu’un début, mais le geste est déjà assez fort. Ce sont nos confrères d’El Watan qui ont rapporté l’information hier. Une rencontre virtuelle a été récemment organisée, par une université Japonaise, autour du Manga Algérien.
En effet, le manga Algérien a été le thème d’une rencontre organisée par l’université de Tsukub au Japon. Cette conférence virtuelle a vu la participation du spécialiste et du mordu des mangas, le journaliste reporter, éditeur et auteur algérien Salim Brahimi, plus connu sous le nom de Sayan.
Les étudiants du professeur Aoyagi Etsuk, modérateur de cette rencontre, ont eu l’occasion de poser plusieurs questions à Sayan, à propos des spécificités du Manga Algérien. Des questions qui ont dévoilé l’intérêt porté par les japonnais aux spécificités du manga Algérien, et des réponses qui ont justifié cet intérêt, à première vue injustifiable.
Manga Algérien et Japonnais, une rencontre faite de rêves et d’imagination
Il est à rappeler que Salim Brahimi, alias Sayan, avait écrit et scénarisé le manga « Samy Kun », dessiné par Maghniche Abdelghani. Ce Manga a été le sujet principal des questions des étudiants japonnais, fascinés et intrigués, par la richesse culturelle Algérienne, convertie en des codes purement japonnais.
Sayan avait profité, pendant cette conférence, pour souligner la particularité de l’Algérie, et de sa composante culturelle plurielle. L’artiste Algérien avait également fait remarquer à l’audience, que l’Algérie jouit d’une grande diversité cultuelle et géographique.
L’auteur Algérien avait ensuite confié, que pour écrire son dz-manga « Samy Kun », il s’était inspiré de la culture Terguie. Une culture qui, selon un anthropologue japonais, ressemble beaucoup à la culture japonaise ancestrale. Pour étayer ce qu’il avance, Sayan avait expliqué que les deux cultures possédaient plein de points en commun.
En effet, et d’après Sayan, le thé serait l’un des multiples points en commun entre les Touaregs et les Japonnais. L’auteur avait également expliqué que les Touaregs ainsi que les japonnais ont inventé une véritable cérémonie autour du thé. Sayan avait également donné l’exemple de l’instrument musical monocorde de l’imzad, encore utilisé par les Touaregs à Tamenrasset. Pour lui cet instrument ressemble beaucoup au shamisen, un instrument de musique traditionnel à cordes pincées utilisé en musique japonaise.
Un Manga complexe, à l’image de l’Algérie
Les étudiants Japonnais voulait également comprendre la complexité qui entoure le Manga « Samy Kun ». Sayan avait expliqué qu’il ne voulait pas faire dans le la simplicité. Il ajoute qu’il avait fait évoluer son Manga dans une dichotomie entre la lumière et de l’ombre. Concernant l’ombre il a été représenté par une Algérie parallèle, appelée l’Haggar, et pour la lumière, elle a trouvé sa place dans le peuple Tergui, appelé « peuple de lumière ».
Sayan explique que le monde pour lui n’est pas soit noir, soit blanc. Pour lui « La lumière représente la raison. L’ombre représente le mauvais côté des gens. Il faut avouer que les vrais gens dans le monde sont complexes ».
L’artiste explique enfin que le Manga DZ est apparu après qu’une génération d’Algériens ait été influencée par des séries comme « Captain Tsubasa » ou encore « Gandaizer ». » Nous étions en admiration par rapport à cette nouvelle approche de raconter des histoires à la manière japonaise », a-t-il avoué.