L’adhésion de l’Algérie à la grande zone arabe de libre-échange ne profite pas encore aux entreprises algériennes. Le bilan dressé par l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur pour la période 2009 illustre la faiblesse des exportations algériennes vers les pays arabes.
L’Egypte, la Tunisie et le Maroc se positionnent désormais sur le marché algérien. En effet, l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur a établi une étude d’évaluation détaillée sur l’impact de l’intégration de l’Algérie à la GZALE.
Six mois après l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2009, de la convention régissant les produits bénéficiant d’un régime tarifaire préférentiel au sein de la GZALE, le volume des échanges hors hydrocarbures entre les pays de la GZALE et l’Algérie sont estimés à 742,7 millions de dollars, dont 693 millions de dollars au titre des importations algériennes et 49,76 millions de dollars des exportations.
Comparativement à l’année 2008, l’Algérie a accusé une baisse de ses exportations, passant de 135 millions à 49,76 millions de dollars, ce qui illustre parfaitement le coup encaissé par l’économie nationale en ouvrant ses frontières aux produits du monde arabe. Selon l’Algex, une hausse de 28,2% des importations a été enregistrée en 2009, alors que les exportations hors hydrocarbures ont chuté de 63%.
A travers ses chiffres, l’on constate que l’impact de l’adhésion de l’Algérie à la GZALE est négatif, contrairement aux prévisions optimistes annoncées par les autorités fin 2008. Le marché des fournisseurs de l’Algérie au sein de la GZALE est à près de 90 % dominé par l’Egypte, la Tunisie, l’Arabie Saoudite, la Jordanie et le Maroc, a relevé l’Agence de promotion du commerce extérieur.
La Tunisie a occupé durant le premier semestre 2008 la place de premier fournisseur avec une valeur de 154 millions USD pour une part de 28,5% et a régressé à 17,6% en 2009, cédant la place à l’Egypte. Les importations de l’Arabie Saoudite représentent 10,6% et celles de la Jordanie sont évaluées à 9,5%. Quant à la part du Maroc, elle est de 8,5%. Malgré la fermeture des frontières, les entreprises marocaines sont à l’affût de la moindre occasion pour s’implanter en Algérie.
A titre d’exemple, les banques marocaines attendent avec impatience le feu vert des autorités algériennes pour accéder au marché bancaire et financier. S’agissant de la Libye, les chiffres présentés par Algex démontrent que sa part est demeurée insignifiante (0,4%). Evaluant l’impact de l’accord, l’agence a souligné que les produits industriels représentent près de 90% des importations depuis cette zone et qu’ils ont augmenté de 20,6% par rapport au premier semestre 2008.
La première place revient au chapitre des parties de constructions métalliques, utilisées dans la construction avec une part de 17,45% du total industriel et une valeur de 105,76 millions USD contre 20,6 millions dollars au premier semestre 2008.
Ce chapitre est dominé par l’Egypte. Le second produit est le médicament, avec une part de 12,43% du total industriel, mais qui a enregistré une légère baisse en valeur et en volume, soit 75,4 millions de dollars contre 78 millions dollars au premier semestre 2008 et 2007. Au sein de cette zone, le principal fournisseur est la Jordanie.
Produits agricoles et produits agricoles transformés
Durant le premier semestre 2009, les produits agricoles et les produits agricoles transformés importés sont d’une valeur de 69 millions de dollars, ils occupent une part de 10,2% du total des importations en provenance de la GZALE, contre 37 millions USD durant la période correspondante de 2008, soit un accroissement de 86,5%.
Les importations des produits agricoles transformés sont dominées par le sucre, les préparations pour soupes, les légumes secs, l’extrait de malt, le concentré de tomate, les sucreries, les préparations d’extraits, les huiles et graisses végétales, les biscuits, les épices, le jus. Sur ce point, il faut avouer que les produits importés sont généralement au stade de péremption, affichés à des prix défiant toute concurrence.
Ce qui appelle à la vigilance des autorités pour les interdire à la commercialisation. Les importations des produits de la pêche sont en provenance essentiellement du Maroc (72,6%) et de la Tunisie (26,4%). Elles ont triplé, enregistrant une valeur de près de 4 millions de dollars contre près de 1 million de dollars au premier semestre 2008.
Les experts de l’Algex ont tiré des conclusions intéressantes à propos de ces échanges. La promotion du commerce extérieur au sein de la GZALE doit, d’ores et déjà, se soucier des capacités de production existantes, pour les principaux produits échangés, afin qu’elle ne se fasse pas au détriment des outils de production nationaux, recommandent-ils.
Des besoins non satisfaits par la production locale doivent être connus afin d’orienter les importations vers ces créneaux, notent-ils également. Les décisions prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 visaient l’assainissement du commerce extérieur, en imposant des taxes sur les domiciliations bancaires et le paiement préalable à travers le crédit documentaire, ainsi que des avantages aux investisseurs locaux. Des mesures qui ne profiteront pas à l’importation et qui devraient éviter à l’Algérie d’être inondée par des produits inutiles et périmés.
F. B.