«Jusqu’à présent, nous n’avons pas enregistré de cas de têtes de cheptels malades.»
L’achat du mouton de l’Aïd el Adha(Fête du sacrifice) ne constituera plus cette année un casse-tête pour les ménages. A moins d’un mois de cette fête prévue initialement pour le 12 septembre prochain, tous les indices se rejoignent pour confirmer que le mouton sera disponible et moins cher. Les premières assurances qui vont dans ce sens viennent de Abdesslam Chelgham, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche qui a rassuré récemment les citoyens quant à la disponibilité du mouton et à un bon prix. Pour tenir ses promesses, le ministre compte, contrairement aux années écoulées, ouvrir toutes les portes des entreprises publiques d’élevage et d’engraissement aux éleveurs privés, afin d’écouler leurs cheptels directement en faveur des citoyens. A ce propos, le ministre a fait savoir que toutes les entreprises en question ont reçu d’ores et déjà des instructions quant à l’application stricte de cette mesure. Ladite mesure vise, selon le ministre, trois objectifs: le premier, est de mettre un terme aux points de vente anarchiques auxquels recourent les éleveurs pour vendre leurs marchandises sans le respect de la moindre règle d’hygiène, le deuxième est de permettre aux services vétérinaires relevant du ministère de tutelle, d’effectuer leur contrôle facilement sur les cheptels exposés, pour éliminer les têtes malades. Dans ce sens, il faut souligner que les services vétérinaires relevant du ministère de l’Agriculture, ont commencé à effectuer des visites de contrôle auprès des fermes et des éleveurs afin de contrôler le cheptel qui sera exposé pour la vente. Karim Boughanem, directeur des services vétérinaires auprès du ministère de l’Agriculture, a déclaré avant -hier sur les ondes de la Chaîne 1 de la Radio nationale que cette opération a commencé il y a une semaine déjà et est en train de se dérouler dans de bonnes conditions. «Jusqu’à présent, nous n’avons pas enregistré des cas de têtes de cheptels malades», a-t-il indiqué, précisant que les services vétérinaires sont en train d’installer en ce moment, en coordination avec les autorités concernées au niveau des différentes wilayas, des commissions qui se chargeront du choix des points de vente des cheptels. M.Boughanem, n’a pas manqué par ailleurs de déclarer à cette occasion que la Fédération nationale des éleveurs est en train d’organiser des campagnes de sensibilisation au profit des éleveurs, afin d’exposer leurs cheptels uniquement dans les points contrôlés et réservés spécialement à cet effet. Quant au troisième objectif, il est de contrecarrer le phénomène de la spéculation que pratiquaient jusqu’ici les mandataires à l’occasion de cette fête, en écoulant sur le marché le cheptel par petites quantités, chose qui cause à chaque fois la flambé des prix.
De leur côté, les éleveurs de toutes les régions du pays réputées pour l’élevage de cheptel, à l’image de Djelfa, Laghouat, M’sila, Médéa, El Bayadh, etc, ont tous tenu à rassurer les citoyens quant à la disponibilité du cheptel. La raison principale de cette disponibilité, selon Medjdoub Mansouri, président de l’Association de l’élevage du cheptel et la protection des steppes, est le fait que l’année en cours a été bonne en termes de pluviosité et a été marquée par l’absence des maladies touchant d’habitude les cheptels ovin et caprin.
Ces maladies, soulignons-le, ont été ces dernières années pour beaucoup dans la flambée des prix du mouton et son indisponibilité sur le marché, au point où plusieurs familles algériennes aux revenus faibles et modestes se passaient du sacrifice de l’Aïd et n’observaient pas ce rite hautement sacré dans la religion musulmane. Ces dernières, pour ne pas laisser la fête se passer de façon inaperçue, recourent à l’achat de viande fraîche chez les bouchers. Dans certaines régions du pays, comme en Kabylie, cette flambée des prix a poussé les familles à renouer avec la tradition de «timechret» consistant en l’achat d’un boeuf par plusieurs pères de familles, afin de le sacrifier le jour de l’Aïd et de le répartir après entre eux, équitablement. Cette pratique, bien qu’elle ne soit pas illicite du point de vue de la religion, n’a pas la même portée que le sacrifice individuel.