Comparativement à la norme internationale, le marché algérien de la publicité est très peu développé et même loin d’être optimisé. La valeur de ce marché avoisine les 200 millions de dollars dont 80% sont dominés par le secteur privé qui est constitué de 4.000 agences. L’Anep ne gère que 20% de ce portefeuille.
Malgré l’évolution, il reste beaucoup à faire pour que ce secteur se mette au même niveau de ce qui se fait de par le monde et de se conformer à la norme qui est de 500 milliards de dollars, selon Rachid Hessas, général manager d’International Communication, organisateur des 10es journées euro-maghrébines sur la communication publicitaire dont les travaux ont été ouverts hier à Alger sous le thème « Tout savoir-faire a besoin d’un faire-savoir ».
Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a, dans un mot adressé aux participants à cette rencontre, souligné les vertus de la communication tout en axant sur « l’amorce d’une réflexion sur l’éthique et la déontologie dans le monde de la communication et de la publicité ». Le ministre considère que « pour que la communication soit efficiente, elle doit se construire dans le cadre d’une stratégie sur un positionnement porteur.
Elle doit reposer sur la vérité du produit ou de l’entreprise ». Et de poursuivre : « Autrement dit, la communication n’est pas mensonge, n’est pas duperie, n’est pas manipulation. » La communication est de « valoriser le produit ou l’entreprise en fonction de ses attributs ». Dans le même sens, son conseiller, Madjid Bekouche, souligne dans son intervention que pour communiquer, il faut avoir une culture.
De son point de vue, les entreprises doivent impérativement mettre en place une vision stratégique qui reposera sur une politique de communication performante aussi bien à l’interne qu’à l’externe. C’est ce qui garantira la pérennité de l’entreprise, a-t-il dit avant d’ajouter que « la communication ne doit pas être événementielle, sinon elle serait inefficace et sans effet sur le long terme ».
Pour pérenniser l’image d’une entreprise ou d’une marque et de l’ancrer dans les esprits des consommateurs, il faudrait mettre le paquet. Bekouche a déploré le fait que des entreprises, une bonne partie d’ailleurs, n’ont pas cette notion de marketing et de communication, contrairement à certaines grandes sociétés qui consacrent des budgets entiers à la communication et à la publicité.
« Nous devons optimiser les conditions du marché pour inciter les acteurs à croire à la communication et à son rôle important pour le développement de l’entreprise et l’amélioration de son image ». « Du point de vue réglementaire, les lois encouragent parfaitement les entreprises à communiquer », poursuit-il. Pour sa part, le PDG de MediAlgeria, Riad Aït- Aoudia, a souligné que communiquer est, certes, très important, mais il faut savoir le faire.
Selon lui, la communication publicitaire doit suivre d’un côté l’évolution des technologies, et de l’autre, doit impérativement être adaptée à la culture de la société où elle est diffusée. De son côté, le conseiller du PDG de l’Anep, Larbi Bouinoune, a fait savoir que pour se faire connaître, il est obligatoire aujourd’hui de répondre aux exigences actuelles de la société.
L’Anep, a-t-il dit, vit une mutation passant de la diffusion traditionnelle au numérique au service de la communication en entreprise. Dans ce contexte, a-t-il ajouté, les médias traditionnels doivent « penser à se transposer dans l’espace internet » pour décrocher une part de la publicité orientée de plus en plus vers les médias électroniques.
Le contrôle de la publicité est également évoqué lors de cette rencontre. Tous les intervenants s’accordent à dire que la responsabilité est partagée entre l’annonceur, l’agence de publicité et le diffuseur quand il s’agit d’une publicité inadaptée.