Le marché informel des devises est en train de se généraliser à des cercles mafieux selon un économiste

Le marché informel des devises est en train de se généraliser à des cercles mafieux selon un économiste

L’économiste, spécialiste en énergie Mustapha Mekideche, qui occupe le poste de vice-président du Conseil national économique et social (Cnes) est revenu hier lundi dans un entretien accordé au site d’informations TSA sur les rumeurs de dévaluation du dinar.

M. Mekideche a commencé par relativiser le phénomène de la hausse de l’Euro sur le marché informel qui préoccupe certains opérateurs économiques.  Selon lui : « Jusque-là, cela ne touche qu’une partie de la monnaie qui circule et qui est relativement modeste »,  grâce notamment « à notre  réglementation de changes qui n’autorise pas l’exportation de capitaux. » explique t-il avant d’ajouter  » Sinon cela aurait été une catastrophe pour la balance des paiements. »

L’économiste a ensuite poursuivi en expliquant que c’est surtout « une variation de change entre le dollar et l’euro  » qui aura un impact sur la parité de change du dinar.

La raison de ceci selon lui, est que « L’essentiel des marchandises et des services est réglé formellement sur la parité interbancaire : dinar/ devise. » et que « la variable d’ajustement c’est la parité du dollar par rapport à l’euro, parce que nos importations sont payées en euro à hauteur de 58%, en revanche nos exportations sont formulées en dollar.  »

Enfin, Mustapha Mekideche estime que l’une des causes de la pression actuelle sur le dinar est l’existence du marché informel. Un marché qu’il préfère qualifier de secondaire car selon lui,  » il est toléré et fait office de soupape de sécurité sociale ».

Un marché qui est également « en train de se généraliser à des cercles mafieux ou à des cercles délictueux » selon l’économiste, ce qui pose un vrai problème.

Pour finir, à la question « Y a-t-il un risque d’inflation ? » Mustapha Mekideche a répondu : « Au contraire, cette augmentation du prix de l’euro va  aspirer des dinars et aura donc un effet déflationniste. » avant d’expliquer : « Il va falloir plus de dinars pour avoir un euro. Nous vivrons une situation où ces dinars vont être aspirés quelques part et puis ensuite reproduits sous forme de marchandises achetées en Algérie ou à l’extérieur. »