Le Département d’Etat américain a épinglé dans son rapport annuel 2014 les graves violations des droits de l’homme perpétrées par l’occupation marocaine au Sahara occidental.
Le rapport publié récemment évoque « les intimidations subies par les militants sahraouis des droits de l’homme qui réclament le droit à l’autodétermination », la persistance des « arrestations arbitraires au mépris de la loi » et « la répression de la liberté d’expression » par les autorités d’occupation marocaines.
Réfutant les informations fournies par le régime marocain quant à l’absence de détenus politiques sahraouis, le Département d’Etat fait état de plus de 60 détenus politiques sahraouis, dont 22 depuis 2010 suite aux événements de GdeimIzik. Au plan interne, le royaume chérifien est également épinglé.
La situation des droits de l’homme au Maroc est préoccupante, selon le rapport qui fait ressortir « l’absence de l’indépendance de la magistrature et la persistance des pressions exercées par l’Etat sur les associations des droits de l’homme et la presse ».
La monarchie marocaine continue de « s’immiscer dans tout » note le rapport qui relève qu’en matière de droits de l’homme, le Maroc « continue d’exercer sa sempiternelle politique de musellement et de répression des libertés comme ce fut le cas avec l’association marocaine des droits humains ».
Le Maroc, qui rejette les rapports d’associations internationales crédibles telles que HumanRights Watch et Amensty International, rejette aussi le rapport du Département d’Etat américain qui donne un aperçu historique du Sahara occidental depuis l’invasion marocaine en octobre 1975, des développements de la question sahraouie et des efforts onusiens pour trouver une solution au conflit.
Enfin, les Etats membres du comité onusien chargé de la décolonisation avaient appelé, lors d’une session consacrée à l’examen de la question sahraouie au siège de l’ONU du 15 au 25 juin, « à l’accélération du processus de décolonisation au Sahara occidental » à travers la tenue, « sans délai, d’un référendum d’autodétermination afin de permettre au peuple sahraoui de décider librement de son avenir ».
Les représentants du Venezuela, de l’Equateur, de Cuba, du Nicaragua, de la Bolivie, de l’Algérie, de l’Afrique du Sud et de la Sierra Leone ont mis en avant la responsabilité de l’ONU dans le règlement du conflit au Sahara occidental. En 1975, la puissance coloniale espagnole quitte le Sahara occidental, l’abandonnant à son sort.
Le roi Hassan IIfait main basse sur ce vaste territoire stratégique. Il organise la « Marche verte », le débarquement massif de quelque 350 000 colons et soldats, destinés à mettre le monde devant le fait accompli. Les chefs sahraouis se rebellent et, l’année suivante, en février 1976, proclament la République arabe sahraouie.
S’ensuit une guerre où les milliers de soldats du Front Polisario obtiendront le retrait de la Mauritanie mais pas du Maroc, qui n’hésite pas à bombarder les civils au napalm. Une partie de la population locale doit fuir et se réfugier à des centaines de kilomètres, autour de Tindouf. Ils sont désormais entre 150 000 et 200 000 à vivre dans six camps autour de la ville de Tindouf.
Le Maroc a fait pression sur l’ONU sur la situation au Sahara Occidental
Le gouvernement marocain a intercepté des communications de Nations unies et a utilisé la tactique contraire à la morale dans une opération connue sous le nom de « A House of Cards » – l’opération de style conçue pour faire pression sur l’organisation afin qu’elle ferme les yeux sur la situation humanitaire au Sahara Occidental, selon un rapport de l’ONU divulgué.
Le rapport est une analyse de L’ONU de correspondance entre le gouvernement marocain et l’ambassadeur permanent du pays à l’ONU, à Genève et à New York ultérieurement, Omar Hilale, de janvier 2012 à septembre 2014.
La correspondance marocaine a été rendue publique l’année dernière par une source anonyme utilisant un compte sur Twitter. Elle semble montrer que le pays nord-africain a fait des donations significatives au Bureau du Haut-Commissariat pour les Droits de l’homme (OHCHR) de l’ONU avec l’intention exprimée d’influencer l’organisme en exerçant de la pression pour annuler des missions d’enquête sur la zone par des hauts fonctionnaires.
En plus, le Maroc a essayé d’arrêter un mandat pour contrôler des violations des droits de l’homme ayant comme mission le maintien de la paix de L’ONU au territoire. Le rapport l de L’ONU, par le Département d’Opérations de maintien de la paix, affirme que son « analyse de ces données indique que la confidentialité des communications des Nations unies a été sérieusement compromise puisque le Maroc est indiqué à plusieurs reprises comme ayant intercepté la correspondance interne de l’ONU émanant de Genève, New York et Laâyoune » Dans un câble daté du 22 août 2014, Hilale a fait explicitement référence aux « écrits du secrétariat qui ont été interceptés ».
Ils exposent aussi les motivations derrière certaines des grandes donations faites par le Maroc, qui a fait une donation de 250 000 dollars au HCDH en 2011 avec l’intention avouée de faire que Navi Pillay, Haut-Commissaire des Nations unies à l’époque, soit « plus attentif » à ses préoccupations au sujet de la contribution de son bureau au prochain rapport sur le Sahara occidental soumis par le secrétaire général de l’ONU.
Ce transfert contribuera à rendre Mme Pillay plus attentive à nos préoccupations sur la contribution de son bureau pour le prochain rapport du secrétaire général sur le Sahara. Depuis 1998, le gouvernement marocain a fait don de plus de 7 millions de dollars au HCDH.