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L’envoyé spécial de l’ONU a tenu son pari de mettre sur pied des négociations directes entre Marocains et Sahraouis avant la fin de l’année 2018.
Premier round d’entretiens sous l’ère Kohler. L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental a tenu son pari de mettre sur pied des négociations directes entre Marocains et Sahraouis avant la fin de l’année 2018. L’espoir renaît pour mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de 40 ans. Mais qu’il est encore loin le chemin qui doit mener à l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Il est en effet de notoriété publique que le statu quo dans lequel a été plongée la question sahraouie incombe au Royaume marocain qui ne jure que par son projet de large autonomie. Le roi du Maroc l’a réitéré à plusieurs reprises.
Il a clamé haut et fort qu’il ne cédera pas un pouce des territoires sahraouis annexés en 1975 lorsque l’Espagne puissance colonisatrice s’y est retirée. «Aucun règlement de l’affaire du Sahara n’est possible en dehors de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara, et en dehors de l’Initiative d’autonomie, dont la communauté internationale a reconnu le sérieux et la crédibilité», avait affirmé Mohammed VI à l’occasion de la célébration du 42ème anniversaire de l’annexion du Sahara occidental. Malgré le forcing du souverain marocain, le Sahara occidental demeure un territoire inscrit sur la liste de l’ONU des territoires non autonomes qui restent à décoloniser. Et le peuple sahraoui devra décider un jour de son destin. Comme le lui garantissent les différentes résolutions adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU. Ce qui était prévu dans l’accord de cessez-le feu conclu le 6 septembre 1991 entre le Front Polisario et le Maroc. James Baker, ex-envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental échouera à le mettre en oeuvre. Il y aura par la suite les négociations de Manhasset dont le premier acte se jouera les 19 et 20 juin 2007. Le second round se tiendra les 10 et 11 août de la même année.
Le troisième, les 8 et 9 janvier 2008. Le quatrième et dernier round a eu lieu les 18 et 19 mars 2008. Les négociations qui ont été pilotées par Peter van Walsum, envoyé personnel pour le Sahara occidental du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à l’époque, ne déboucheront sur rien de concret. Christopher Ross lui succédera. Nommé envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental en janvier 2009, le diplomate américain réussira à organiser neuf rounds de pourparlers informels dont le dernier s’est tenu entre le 11 et le 13 mars 2012 aux Etats-Unis, à Greentree, Long Island, près de New York. Sans progrès notoire. Depuis, c’est l’impasse jusqu’à ce que son successeur réussisse à organiser cette réunion entre Sahraouis et Marocains qui se tiendra aujourd’hui à Genève. Cette rencontre qui se tiendra au Palais des nations de Genève, se veut «le premier pas d’un processus renouvelé de négociations» pour une «solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», indique une note d’information de l’Organisation des Nations unies répercutée par le quotidien français Le Monde.
L’ordre du jour reste très vague: «Situation actuelle, intégration régionale, prochaines étapes du processus politique», a ajouté la même source. Cette première rencontre depuis plus de six ans s’apparente vraisemblablement à un round d’observation. Il est indispensable de rompre la glace…pour renouer les fils du dialogue. Horst Kohler y parviendra-t-il? Cela dépendra, certainement, en grande partie de l’attitude du Maroc.