Le meeting de Ghoul et Benyounès à Paris, perturbé par le mouvement Barakat

Le meeting de Ghoul et Benyounès à Paris, perturbé par le mouvement Barakat

Hier, dimanche 6 avril, la campagne électorale de Bouteflika s’est délocalisée. Ghoul et Benyounès, les deux représentants du président candidats sont allés animer un meeting dans la capitale française.

A Paris, les équipes de Abdelaziz Bouteflika ont  sorti les grands moyens. Le choix du lieu du meeting s’est porté sur une des salles du prestigieux hôtel, Le Méridien qui se trouve Porte Maillot. Quant aux sympathisants, ils étaient au nombre de 2000 et ont été ramenés d’un peu partout en France. En effet, alors que le meeting ne commençait qu’à 14H, c’est vers dix heures du matin, que les premiers cars remplis de supporteurs sont arrivés sur place.

Pendant que les soutiens de Bouteflika arrivaient, des groupes d’opposants au 4eme mandat ont commencé à affluer et à se rassembler tout prés du lieu du meeting. Et pendant quelques instants, pro et anti Bouteflika se sont renvoyés les invectives.  Alors que les supporteurs du président candidat criaient des slogans tels que : « Vous êtes une poignée, nous sommes le peuple », « Combien BHL vous a payés ? », « On va vous enlever le pantalon », « Ouled frança », « Pourquoi vous venez nous embêter », les manifestants anti Bouteflika répondaient : « On est en campagne électorale, on a le droit de nous exprimer », « L’Algérie n’est pas une monarchie », « Dehors la mafia », « Vous avez vendu le pays aux multinationales », « Pour une Algérie démocratique », « Y’en a marre de ce pouvoir » ou encore « Système dégage ».

A 14H,  à l’intérieur de l’hôtel Le Méridien, c’est Amar Ghoul qui a lancé le meeting en commençant par exposer les 14 mesures prioritaires du candidat Bouteflika  en faveur de la communauté à l’étranger. M. Ghoul a déclaré : « Des propositions inédites vont ouvrir aussi largement que possible les portes de l’espoir à tous les enfants de l’Algérie » avant de promettre des bourses de stages en Algérie pour les enfants d’immigrés, des «  privilèges exceptionnels pour les médecins », des « aides aux familles démunies » et enfin, une prise en charge des retraités.

En réaction à des réclamations de baisse des tarifs des transports de la part de l’assemblée, le ministre des transport a déclaré : « Ayez la patience d’écouter ce que Bouteflika, notre candidat, vous propose. Il vous offre tout » avant d’expliquer : « Nous allons ouvrir le dossier de logements spécifiques pour la communauté ».

Pour finir Amar Ghoul, est revenu sur les critiques qui visent le président candidat, il a affirmé : « Vous entendez beaucoup de médisances sur le Président, sur les institutions de l’Algérie, l’Algérie va bien, le Président va bien, quoiqu’en disent certains titres de presse et espaces virtuels. Bouteflika est l’artisan de la paix et de la sécurité en Algérie et dans la région ».

De son côté Amara Benyounès a également encensé Bouteflika et son bilan devant ces algériens de l’autre côté de la Méditerranée. Selon lui le Président a ramené la « stabilité et sécurité » en Algérie. Benyounès a également  expliqué que c’est Bouteflika qui « a réhabilité l’Algérie sur la scène internationale », et qui a fait que l’Algérie soit « redevenue un pays fréquentable ».

Durant son discours, M. Benyounès a été interrompu par des jeunes du mouvement Barakat, qui ont réussi à infiltrer le meeting. Face à ces manifestants, Amara Benyounès a voulu se montrer imperturbable en déclarant : « restez calmes, c’est la minute Facebook. Ressaisissez-vous, nous sommes maintenant habitués à ce genre d’intrusion. Ces gens ne nous font pas peur, ils ne vont pas nous faire taire. Nous avons fini avec la rue, nous sommes fatigués de la rue. Ils ne sont pas plus de dix personnes dans les meetings, leur seule manière d’exister, c’est de venir dans nos meetings pour les perturber. On verra le 17 avril ».

Selon des témoignages venus de ce même Facebook que Benyounès évoque, les « perturbateurs » de ce meeting ont été violemment évacués par les hommes de main du clan Bouteflika. L’un de ces  jeunes aurait même fini à l’hôpital à cause des blessures engendrées par les coups qu’il a reçus.