Pour elle, Kamel Eddine Fekhar est également détenu à cause de sa lettre envoyé à Ban Ki-moon le 2 juillet 2015. Kamel Eddine Fekhar a été arrêté au lendemain des affrontements intercommunautaires d’une rare violence entre Arabes et Amazighs, survenus en juillet dernier, à Ghardaia, faisant au moins 22 morts et des dizaines de blessés, rappelle-t-on. Amnesty international avait demandé aux autorités algériennes « d’enquêter de manière prompte et impartiale sur ces incidents, ainsi que sur la réponse des forces de sécurité dans le cadre des affrontements ». L’organisation internationale a également appelé les autorités à « briser le cycle de la violence dans la région de Ghardaïa en déployant les efforts nécessaires pour protéger les personnes avec équité ».
En dépit de nombreuses initiatives entreprises par le gouvernement, la région de Ghardaïa s’est transformée en un foyer de tension permanent, mettant en péril la stabilité de tout le pays sur fond d’accusations aux forces de l’ordre de comportements discriminatoires envers les Amazighs.
Les appels incessants au calme, lancés par différents acteurs, et les déplacements in situ des plus hauts responsables de l’Etat ne sont pas parvenus jusque-là à normaliser la situation, puisqu’après chaque période d’accalmie, généralement de courte durée, les affrontements reprennent de plus belle, installant un sentiment de panique et d’insécurité parmi les habitants de la capitale de la vallée du M’zab.