Le ministère du commerce les a promis pour le Ramadhan : Où sont les 530 marchés de proximité ?

Le ministère du commerce les a promis pour le Ramadhan : Où sont les 530 marchés de proximité ?

Des instructions fermes ont été données pour que les mesures nécessaires soient prises au niveau des communes, afin de régulariser la situation des commerçants bénéficiaires et d’aménager des surfaces au niveau des marchés de proximité au profit des jeunes commerçants activant dans le marché parallèle.

Dans le but de garantir une meilleure couverture du réseau de distribution de détail des produits alimentaires durant le mois de Ramadhan, le gouvernement avait promis l’installation de 530 marchés de proximité. Or, force est de constater, au premier jour du mois sacré, que ces espaces commerciaux n’ont pas été mis en place dans de nombreuses nouvelles cités et autres agglomérations. Hormis quelques structures inexploitées réhabilitées dans quelques rares wilayas, le nombre de marchés de type parisien créés pour ce mois de jeûne reste insuffisant pour pouvoir assurer, tel que voulu par l’Exécutif, un approvisionnement régulier en produits de large consommation à travers l’ensemble des wilayas, garantir la stabilité des prix et encadrer l’activité commerciale contre la spéculation. Pourtant, de fermes instructions ont été données pour que les mesures nécessaires soient prises au niveau des communes, afin de régulariser la situation des commerçants bénéficiaires et d’aménager des surfaces au niveau des marchés de proximité au profit des jeunes commerçants activant dans le marché parallèle.

Ce type d’opérations de réhabilitation devrait, selon les initiateurs, profiter à pas moins de 13 000 jeunes à l’échelle nationale. Ce n’est visiblement pas le cas, du moins pour le moment, car le nombre de ces infrastructures commerciales opérationnelles ne correspond pas au chiffre avancé par le ministère du Commerce. “Où sont ces marchés parisiens ? Moi, je ne les vois pas sur le terrain”, remarque un observateur très au fait du secteur du commerce. Dans ces structures, les produits alimentaires de première nécessité devraient être proposés aux citoyens à des prix homologués, dans le souci de préserver leur pouvoir d’achat. Résultat des courses, à cause de l’absence de ces marchés, les prix pratiqués actuellement restent élevés et les citoyens n’arrivent pas à s’approvisionner correctement en produits de large consommation. Quand bien même ce genre de marchés serait en activité dans certaines wilayas, on devrait, en revanche, évoquer la situation catastrophique du point de vue de l’hygiène.

Un contrôle difficile 
On constate souvent une désorganisation dans la gestion des marchés. Ces espaces sont qualifiés de source de propagation de diverses maladies qui affectent les produits et touchent, par ricochet, le consommateur. En effet, certains commerçants exposent des marchandises telles que la viande en plein air, faisant fi des normes de conservation et d’hygiène. Des produits alimentaires de première nécessité sont étalés près des poubelles ou des aires de stationnement de véhicules, recevant ainsi les émissions de CO2 qui émanent de la fumée des moteurs. Ces lieux commerciaux sont devenus par la force des choses incontrôlables. Cependant, l’un des objectifs assignés à ce programme spécial Ramadhan est d’effectuer justement un contrôle plus rigoureux des activités commerciales dans ces marchés.

Déjà, avec les marchés existants, le contrôle ne se fait pas de manière efficace à cause d’un manque flagrant d’effectifs. Et si on ajoute de nouveaux espaces commerciaux, la tâche des agents de contrôle sera encore plus difficile, voire impossible. Pis encore, c’est que ces brigades auront également comme autre mission de vérifier les opérations de déstockage des produits des chambres froides et autres entrepôts à l’échelle nationale, tel qu’exigé par la tutelle. Le ministère du Commerce, faut-il le reconnaître, ne pourra pas concrétiser cette opération de contrôle d’envergure avec ses quelque 6 500 agents réquisitionnés pour la circonstance…

B. K.