L’actuel ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Abderrachid Tebbi, a émis hier de sévères mises en garde contre des dérives qui pourraient, selon lui, « faire disparaitre des états ». Abderrachid Tebbi a été nommé en juillet dernier, en remplacement à Belkacem Zeghmati, nommé quant à lui ambassadeur de l’Algérie à Prague.
C’est lors d’un discours prononcé à l’occasion de sa rencontre avec les chefs des conseils judiciaires, des procureurs, ainsi que des cadres de l’administration centrale du ministère de la Justice, que le ministre s’est notamment s’est penché sur l’avenir de « la démocratie » en Algérie, et sur les chemins qui peuvent mener à sa réussite.
Abderachid Tebbi n’a pas manqué toutefois de mettre en garde contre les dangers du laxisme des institutions judiciaire, et les conséquences irréversibles qui pourraient y résulter. Le ministre de la Justice avait même agité le risque de la « disparition de l’état ».
« Pas de démocratie sans un état de droit »
Le ministre de la Justice a affirmé, lors de son discours, que la présence d’un système judiciaire fort contribue à « renforcer la complémentarité des performances des diverses institutions et aide à atteindre les principaux objectifs d’une action nationale globale », rapporte le quotidien arabophone El Khabar.
Abderrachid Tebbi s’est également penché sur la question des libertés et de la démocratie en Algérie. Il estime qu’« il ne peut y avoir un succès pour la démocratie ou une consolidation de ses bases que sous un état de droit ». Il ajoute que « les libertés démocratiques … ne peuvent être ravivées et enracinées que sous l’ombre de la loi, qui les garantit et les nourrit ».
Pour conclure, le ministre agite les menaces qui pèsent sur l’Algérie au cas d’un laxisme des instances judiciaires. Il rappelle notamment « les déboires qu’ont connus plusieurs pays lorsqu’ils ont sous-estimé le pouvoir de leurs institutions et ont préféré faire confiance aux tenants des slogans rusés, qui ont déstabilisé les composantes de la société ». Une chose qui, ajoute le ministre de la Justice, « ouvre la voie pour, tôt ou tard, à la disparition de l’état ».