Le ministre de l’industrie à Chlef: La colère de Yousfi

Le ministre de l’industrie à Chlef: La colère de Yousfi

Le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, était en visite d’inspection dans les unités industrielles implantées principalement dans la commune du chef-lieu de wilaya et des communes de Oued Sly et Boukadir.

En compagnie du wali, du P/APW et des autorités civiles et militaires, l’envoyé du gouvernement a inspecté les différents sites de l’usine de production de ciment l’EPE/ECDE et constaté que la 3e ligne de production qui devait être opérationnelle à la suite d’une convention avec un groupe industriel étranger, convention signée en 2012 avec un délai de réalisation de 34 mois, n’est toujours pas entrée en activité alors que l’ODS (ordre de service) a été émis le 20 mars 2014, soit 2 années après la signature du contrat.

Youcef Yousfi a été informé que si les travaux de génie civil sont à 95%, que le montage de la charpente abritant cette 3e ligne est à 67%, le montage mécanique n’est qu’à 36% et le montage électrique n’est qu’à 25%

Devant cet état de fait, le ministre n’a pas manqué de déclarer que «ce retard est inacceptable». Cependant, malgré ce retard, les responsables de l’entreprise se sont engagés à faire démarrer la 3e ligne pour le klinker le 1er octobre 2019 et pour le ciment sur cette ligne 3 mois plus tard, à savoir le 1er décembre 2019.

Toujours selon les exposés des différents responsables de l’entreprise, grâce à cette extension, la capacité de production de l’unité va doubler pour passer de 2 millions de tonnes/an actuellement à 4 millions de tonnes/an.

On a indiqué que l’extension de l’usine sera mitoyenne à l’usine actuelle qui est entrée en production en 1978 avec une première ligne et en 1980 une deuxième ligne.

La seconde unité inspectée est une unité de montage de groupes électrogènes, de groupes de soudage et de groupes à gaz. Il s’agit d’une usine qui détient déjà le label ISO et qui ambitionne de se frayer une place importante tant sur le marché national qu’international avec une production de 1 200 groupes de 10 à 2 500 KVA toutes puissances confondues.

Toujours selon les responsables de cette unité, la GMI, la perspective de produire des centrales électriques diesel pour les besoins du marché national, il a été précisé que les équipements en pièces détachées sont reçus au niveau du port de Ténès puis acheminés par route jusqu’à Oued Sly, il ne s’agit donc pas de fabrication mais de montage.

Caractéristique importante de cette entreprise : elle dispose d’un centre de formation propre, une initiative louable parce que aussi rare. A ce sujet, le responsable de l’entreprise a sollicité du ministre et du wali une assiette au niveau de la ville de Chlef pour assurer l’hébergement complet des jeunes formés, une demande qui a reçu l’aval du chef de l’exécutif de la Wilaya. La troisième entreprise qui a retenu l’attention du ministre est la Nover, filiale de l’Enava où la société Saidal détient des actions à hauteur de 4%. L’unité est dotée de 2 fours d’une capacité de tirage cumulée de 130 t/jour avec 4 lignes de fabrication dont 2 lignes pour les emballages agroalimentaires et 2 lignes pour le verre pressé de production de verrerie de table.

L’exposé du chef de cette entreprise sur la gestion dans son ensemble ne semblait pas satisfaire Youcef Yousfi puisqu’il s’est contenté de dire «vous faites du bricolage». Pourtant, l’entreprise est confrontée à d’importants manques de financement pour se moderniser et se développer.

Selon un membre de la délégation officielle, chaque année, on importe pour 20 millions de dinars de produits pharmaceutiques et avec le développement de cette unité et la réalisation d’autres similaires, on pourrait faire l’économie de ce type d’importation.

En plus des nombreuses structures de base, à savoir un port (Ténès), un aéroport international (Kousmia), une superficie agricole de 262 511 ha dont 23 379 ha en irrigué, 25 714 ha de pacages et parcours mais aussi 33 567 ha de terres improductives, la wilaya de Chlef a développé, grâce à ces disponibilités structurelles, rapidement un tissu industriel et semi-industriel important composé principalement, en plus de grandes unités, d’un nombre non négligeable de PME, dont 272 activent dans l’agroalimentaire, 77 dans l’industrie du bois et du papier et 75 dans la production des matériaux de construction, petites et moyennes entreprises qui ont généré 593 emplois permanents.

La wilaya de Chlef s’impose de plus en plus comme un pôle industriel intermédiaire entre le pôle d’Alger et celui d’Oran de par sa situation géographique, ses avantages et ses moyens.

Karim O.