Le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, est attendu dans les prochaines heures à Alger. En tournée en Afrique du Nord depuis dimanche, passant par Rabat, puis Alger et Tunis, le ministre allemand veut discuter avec les responsables de ces pays sur la mise en oeuvre d’une expulsion « plus rapide et efficiente » de leurs migrants. « L’objectif de ce voyage est d’améliorer la coopération pour la reconduite des ressortissants des pays du Maghreb qui doivent quitter l’Allemagne », at- il indiqué dans un entretien accordé à l’AFP.
Le ministre a indiqué que quand des demandeurs d’asile sont déboutés, ils doivent être reconduits aux frontières. Or, dans la plupart des cas, ils n’ont plus leurs papiers, ce qui pousse les autorités des trois pays maghrébins à refuser de les recevoir en l’absence d’une confirmation de leur identité. L’Allemagne plaide pour des moyens technologiques d’identification afin de pouvoir les expulser. Par ailleurs, il faut souligner qu’un projet de loi, dénoncé par des associations de défense des droits de l’homme, est actuellement en débat au Parlement.
Des ONG ont dénoncé le projet de Berlin mettant en avant les limitations à la liberté d’opinion, notamment la question des homos dans certains de ces pays. Mais le ministre allemand a assuré qu’un pays pouvait être classé comme sûr quand » il n’y a ni persécution ni condamnation ou traitement inhumain. Les pays du Maghreb remplissent ces conditions « , selon lui. D’après lui, l’Allemagne » pouvait envisager d’apporter son aide » à ces trois pays pour identifier leurs ressortissants expulsés.
En annonçant leur intention de légiférer sur la question, les autorités allemandes ont souligné que lorsque les demandeurs d’asile du Maroc, d’Algérie ou de Tunisie sont déboutés de leurs demandes et doivent être expulsés, leur pays refuse de les reprendre s’ils n’ont pas leurs papiers d’identité nationaux, bloquant, dès lors, la procédure malgré des accords de réadmission.
M. de Maizière a évoqué la possibilité d’ « avoir recours aux technologies modernes comme l’utilisation de données biométriques pour l’identification » de ces ressortissants. Enfin, il est à noter que le nombre d’Algériens, Marocains ou Tunisiens, demandant l’asile à l’Allemagne, demeure assez faible.
Après avoir connu une hausse légère à la fin 2015, selon des chiffres donnés par le gouvernement allemand, en janvier 2016, ils se sont limités à 1.600 Marocains, 1.600 Algériens et 170 Tunisiens.