Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, vient de relancer l’interdiction de pratiquer la prière, celle du vendredi notamment, en des endroits publics, situés, pour être plus précis, à proximité des mosquées.
Il arrive, en effet, que pendant la prière hebdomadaire du vendredi, plusieurs dizaines de fidèles s’agglutinent à l’extérieur des mosquées pour accomplir leur devoir religieux à même les trottoirs jouxtant les maisons de Dieu.
Ce genre de constat est visible notamment dans les mégapoles du pays, à l’instar d’Alger où les mosquées ne désemplissent pas chaque vendredi. Seulement, ce n’est pas là une raison, insiste le ministre des Affaires religieuses, pour tolérer les rassemblements des fidèles au niveau des endroits environnants aux lieux de culte.
Il a indiqué : «Seul l’intérieur des mosquées est fait pour les prières et si celui-ci est rempli de pratiquants, les autres fidèles n’ont qu’à prier chez eux et non pas dehors». Faut-il juste rappeler que le fait de prier en des lieux publics a toujours été une pratique interdite par la loi en vigueur.
Néanmoins, les autorités ont jusque-là fait preuve de souplesse vis-à-vis de l’application de cette loi. Ghlamallah semble désormais décidé à en finir avec cette souplesse, en faisant valoir l’application de la loi dans toute sa rigueur.
C’est du moins ce qu’il a soutenu hier lors d’un point de presse qu’il a animé à Dar El Imam de Mohammadia (El Harrach) où il a présidé la cérémonie de clôture de deux journées d’étude organisées à l’intention des nouveaux imams et morchidate.
Plus de prêche pour les imams qui ont refusé de se lever pour l’hymne national
D’autre part, au sujet des imams qui ont refusé récemment de se lever pour l’hymne national, le ministre des Affaires religieuses dira que ces derniers ne seront pas révoqués de leur fonction d’employés relevant du département dont il est le premier responsable.
Il a précisé que ces derniers ne seront plus autorisés à tenir des prêches pendant la prière du vendredi. Bouabdallah Ghlamallah n’a pas manqué de dénoncer, hier encore, ce comportement s’inscrivant, selon lui, a contrario du respect des sacrifices des martyrs de la Révolution que le ministre a aussi qualifiée comme étant la plus grandiose lutte de libération ayant marqué le siècle dernier.
Un renfort de 140 imams pour la Kabylie
Dans la même optique, M. Ghlamallah a aussi exhorté les imams à se forger une personnalité imbibée de nationalisme et ayant des connaissances approfondies au sujet de la mémoire collective du pays. «L’imam n’est pas tenu d’être historien, cependant, il lui est recommandé de tirer ses enseignements des valeurs et des symboles de la société à laquelle il appartient», a déclaré le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs.
Ce dernier a aussi relevé l’affectation prochaine de quelque 140 imams dans la région de Kabylie. L’idée d’une telle mutation d’autant d’imams en Kabylie obéit également, comprend-on des explications du ministre, à la logique de combattre la montée du christianisme en quelques endroits de cette région.
C’est du moins ce que M. Ghlamallah a souligné implicitement en ajoutant que l’affectation de ces nouveaux imams comblera un vide recensé en matière de présence des hommes de religion en Kabylie.
K. A.