L’objectif du gouvernement, a précisé le ministre, est de réduire la facture des importations qui avait atteint près de 60 milliards de dollars en 2014.
Les licences d’importation, pour lesquelles une loi sera soumise prochainement à l’Assemblée populaire nationale (APN), ne concerneront que les produits qui alourdissent fortement la facture des importations a affirmé, hier, le ministre du Commerce, Amara Benyounès, lors d’une réunion avec l’UGTA et le patronat, organisée à la salle El-Djazaïr de la Safex, à Alger, et consacrée à la thématique “Consommer algérien”.
Les licences d’importation “ne toucheront que les produits qui nous coûtent cher et extrêmement cher sur la balance commerciale”, a-t-il insisté, citant l’exemple du ciment et des véhicules. M. Benyounès, cité par l’APS, a également indiqué que cette mesure concernerait les biens de consommation finaux qui coûtent le tiers de la facture des importations, tout en assurant que le principe de la “liberté du commerce” sera toujours garanti. “Nous connaissons tous la structure de nos importations : un tiers représente les biens d’équipement, un tiers les matières premières et un tiers les biens de consommation”, a expliqué M. Benyounès, ajoutant que c’est sur cette troisième catégorie que le gouvernement va intervenir pour “maîtriser” les importations. “Il faut que les choses soient extrêmement claires : la liberté du commerce est garantie (…) mais nous ne pouvons pas continuer à permettre d’importer des produits à tout va et sans limitation”, a-t-il prévenu. L’objectif du gouvernement, a précisé le ministre, est de réduire la facture des importations, qui avait atteint près de 60 milliards de dollars en 2014, et de céder la place à la production nationale lorsqu’elle est disponible. La loi modifiant et complétant l’ordonnance 03-04 du 19 juillet 2003, relative aux importations et exportations de marchandises, s’inscrit dans cette logique. M. Benyounès a constaté que l’Algérie s’est transformée en aire de stockage pour les véhicules importés.
Concernant le ciment, le ministre a expliqué que les nouvelles licences vont permettre de “limiter” les importations selon les besoins du marché national. “Nous allons, coûte que coûte, protéger la production nationale”, s’est engagé le ministre précisant que les recommandations, issues de la conférence nationale sur le commerce extérieur et visant notamment à rationaliser les importations, étaient en cours d’étude au niveau du gouvernement. La rencontre qui s’est poursuivie à huis clos devait débattre des mesures à entreprendre pour promouvoir le produit national et des moyens susceptibles pour la sensibilisation du citoyen algérien pour consommer algérien. Dans ce cadre, le ministère du Commerce organise, le 26 avril prochain, une journée d’information portant sur la thématique “Consommons algérien”. Cette action de promotion et de valorisation du produit algérien sera généralisée à travers les Directions du commerce, au niveau de l’ensemble des wilayas, durant la semaine du
26 avril au 3 mai 2015. Le Forum des chefs d’entreprise qui a participé à la réunion a salué l’initiative.
Pour rappel, le Fce à été à l’origine, en 2004, de la campagne “Consommer national” et relancée en 2008. Au-delà de la campagne, le Fce plaide pour une stratégie “Consommer national” et de protection de la production nationale. L’organisation patronale a annoncé le lancement d’une étude pour la mise en place d’un label : “Origine algérienne garantie”. Le citoyen doit avoir conscience qu’en privilégiant le label algérien pour sa consommation, il ouvre des perspectives de développement à la production nationale et à l’investissement, et permet de sauver et de créer des emplois. Mais le consommateur a, également, ses exigences, en matière de disponibilité des produits locaux, de leur diversité et du rapport qualité-prix.