La coopération a vraisemblablement atteint sa vitesse de croisière et tout le monde donne la nette impression d’y trouver son compte.
Des considérations techniques et sécuritaires motivent le ministre français de l’Intérieur, en visite à partir d’aujourd’hui à Alger. Bruno Le Roux répond à une visite effectuée par son homologue Nouredine Bedoui à Paris, confirmant par la même la pérennité des relations entre les deux Etats, qui transcende les aspects de politique intérieure dans les deux pays. La visite du ministre français intervient dans un contexte électoral en Algérie, comme en France, où la majorité peut changer de main. Il semble que le partenariat qui a pris des dimensions techniques ne subira pas l’influence des politiques, visiblement d’accord sur la nécessité de maintenir un lien fort entre les deux pays quelles qu’en soient les circonstances.
De fait, la visite de Bruno Le Roux ne sera pas remise en cause ni par son successeur ni par celui qui remplacera Nouredine Bedoui à l’issue des élections législatives. La coopération a vraisemblablement atteint sa vitesse de croisière et tout le monde donne la nette impression d’y trouver son compte. Les grandes questions politiques et mémorielle qui reviendront certainement sur le tapis après les législatives algériennes et la présidentielle française, n’auront aucune influence négative sur ce qui se construit présentement.
C’est d’ailleurs le message que délivrent les officiels des deux pays, qui ont dépassé les réactions épidermiques et les «peaux de bananes». En fait, ce que fera Bruno Le Roux à Alger consiste en une pierre supplémentaire de l’édification d’un partenariat que les gouvernements des deux rives de la Méditerranée souhaitent fécond. Concrètement, le ministre français et son homologue algérien, Nouredine Bedoui, «feront le point sur l’état de la coopération entre les deux pays et les moyens de la développer davantage et assisteront au lancement d’un projet de jumelage (P3A) d’appui au renforcement des capacités de la Protection civile algérienne, en collaboration avec la France et l’Espagne», rapporte un communiqué du ministère de L’Intérieur.
Bruno Le Roux, qui a la charge du culte, s’entretiendra avec le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa. L’Algérie et la France ont, à ce propos, engagé une coopération sur le concept de déradicalisation, à l’effet de combattre l’extrémisme religieux. L’expérience algérienne dans ce domaine intéresse au plus haut point la France, du fait, notamment que le contingent algérien dans les rangs de Daesh est l’un des plus faibles, bien inférieur à celui de la France. Le ministre français de l’Intérieur est chargé par son gouvernement de piloter ce dossier.
Il convient de souligner que la coopération algéro-française au niveau du département de l’intérieur va au-delà du sécuritaire. Les deux pays travaillent également à transférer le savoir-faire de la gestion urbanistique à l’Algérie qui en a un grand besoin. C’était d’ailleurs le point saillant de la visite de Bedoui à Paris les 9 et 10 novembre 2016. Le ministre de l’Intérieur a visité l’Ecole des ingénieurs de la ville de Paris (Eivp), celle-ci étant un véritable laboratoire de recherche sur les problématiques urbaines.
Un mémorandum liant cette école et la future Ecole des ingénieurs de Tlemcen, qui sera spécialisée dans les domaines urbanistiques des collectivités locales, devra permettre à l’Algérie de disposer de cadres qualifiés, à même de solutionner les problématiques urbanistiques qui posent de réels problèmes dans l’ensemble des villes algériennes.
L’autre volet de partenariat a trait à la fiscalité locale. Un groupe mixte de réflexion a été mis en place à l’effet d’explorer les possibilités d’échanges d’expériences pour pouvoir déterminer les actions de partenariat dans ce domaine.