Les dernières attaques terroristes de vendredi dernier à Paris annoncent, incontestablement, l’avènement d’une nouvelle ère non seulement en France mais sans doute aussi dans toute l’Europe.
C‘est que ces attaques terroristes sont inédites par leur ampleur et leur mode opératoire. Certes ce n‘est pas la première fois qu‘un pays européen est visé par le terrorisme, mais cette fois-ci l‘escalade est montée de plusieurs crans comme l‘atteste si bien le nombre de victimes et de blessés.
La France en particulier et l‘Europe en général n‘ont pour ainsi dire rien vu venir alors que le terrorisme est connu pour être un phénomène tentaculaire et transnational. L‘Algerie, qui faisait face seule à l‘hydre terroriste dans les années 90, est plus qu‘édifiée sur ce plan. Et justement l‘Algérie n‘a cessé durant cette sombre page de son histoire de mettre en garde la France et l‘Europe contre le phénomène terroriste.
Tous les responsables algériens de l‘époque et même d‘après, auxquels se sont joints des partis politiques et des organisations de la société civile, ont déployé des efforts tous azimuts pour avertir la France et l‘Europe sur les dangers mortels du terrorisme. Les diplomates algériens ont aussi mené des campagnes de sensibilisation dans toutes les tribunes internationales en vue de sensibiliser les gouvernements occidentaux en général et européens en particulier, sur le caractère transnational du terrorisme.
Des campagnes similaires étaient également initiées en direction des opinions publiques européennes. Peine perdue, puisque ces incessants appels et mises en garde de l‘Algérie sont restés inaudibles. L‘Europe donnait l‘impression de se boucher les oreilles et faisait comme si ce qui se passait en Algérie n‘était qu‘une question interne au pays.
Et alors que l‘Algérie subissait les assauts des groupes terroristes et que les Algériens sont abattus par centaines et par milliers la France et l‘Europe faisaient preuve d‘une « grande indifférence ». Cela sans oublier les sabotages des infrastructures et des installations industrielles publiques et privées. Autant dire que le terrorisme livrait une guerre totale au pays. Le pire c‘est que la France et l‘Europe faisaient preuve de bienveillance vis-àvis des terroristes et de leurs commanditaires.
Et pour cause ils ont trouvé refuge dans différents pays européens à partir desquels ils continuaient, hélas, leur sale besogne de destruction de l‘Algérie. Les terroristes ont ainsi fait de l‘Europe occidentale une base arrière pour leur propagande de leurs réseaux de soutien logistique et de collecte de fonds pour les maquis en Algérie.
En somme la France et l‘Europe sont devenues des terres d‘asile pour les terroristes. Les dirigeants algeriens, dont le pays était pratiquement isolé sur la scène internationale, sont même devenus infréquentables. Dans cet ordre d‘idées on se souvient de la demande du président français, Jacques Chirac, de rencontrer le président algérien de l‘époque, Liamine Zeroual, loin des feux de la rampe, soit loin des caméras.
C‘était dans les années 90 à New York où les deux chefs d‘État assistaient à l‘assemblée générale de l‘Onu. La demande française d‘une entrevue entre les deux hommes loin des caméras a été, bien sûr, formellement rejetée par le président Liamine Zeroual. C‘est dire combien l‘Algérie a enduré, durant cette période, et surtout combien les Occidentaux n‘ont pas saisi dans toute sa dimension le phénomène terroriste. Ce qui s‘est passé vendredi dernier à Paris ressemble bien à l‘histoire de l‘arroseur arrosé.
Kamal Hamed