Le monodrame « Hems Ed’Dhalam » au TNA: des interrogations sur le rapport de l’homme à la vie

Le monodrame « Hems Ed’Dhalam » au TNA: des interrogations sur le rapport de l’homme à la vie

« Hams Ed’Dhalam » (murmures de l’obscurité), monodrame social présenté lundi soir à Alger s’interroge avec regret sur  les prédispositions de l’homme à créer la souffrance et répandre le conflit dans la détresse d’une existence en perte de valeurs.

Durant une heure de temps et devant un public peu nombreux, la salle Mustapha Kateb du Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA) a accueilli la mise en scène de Ali Kerboune, montée sur un texte de Abdelhalim Ben Saad.

Le spectacle développe une vision avant-gardiste pour tenter d’endiguer la propagation fulgurante du mal et de l’injustice, dans un texte porté avec brio par Brahim Gueffaf, à travers lequel une exploration dans les profondeurs de l’être est engagée.

Dans une conception simpliste de la scénographie (faute de moyens), un personnage atteint de cécité enfermé dans un caveau d’où il reçoit le bruit extérieur, seul moyen pour lui d’être en contact avec la vie.

Coupé de la réalité et ne pouvant percevoir la « genèse » du mal sur terre que par l’ouïe et l’émotion,  il n’arrive pas à comprendre les motivations malveillantes de tous les conflits qui détruisent l’homme, dans un environnement délétère et hostile.

Plusieurs situations où l’interrogation est le fil conducteur, opèrent une projection de la souffrance à travers un prisme démuni d’images et de couleurs, abordant ainsi des sujets sur la terre, l’injustice, l’intolérance, les révoltes arabes, la soif de liberté, le totalitarisme des régimes politiques, l’exil, la femme et l’enfant.

La densité du propos déclamé en arabe littéraire a permis un souffle dramaturgique au comédien qui a évolué dans un rythme ascendant, dans un espace presque nu.

L’éclairage a bien servi le spectacle, donnant de la profondeur à de belles atmosphères qui ont aidé à assurer les transitions et accentuer la sémantique des situations.

De même pour l’atelier musique où les mélodies aux modes algériens et les sonorités mélancoliques du violon, ont ramené le spectacle, produit par l’Association culturelle Derb El Açil de Laghouat, à son repère spatial originel.

Les 7e Journées du Théâtre du Sud se poursuivent au TNA avec au programme de la journée de mardi le spectacle « Testament » de l’Association Bougies culturelles de Nâama.