La Coupe de la Confédération Orange nous avait habitués à l’arrivée sur la scène continentale de clubs sans grande histoire à l’échelon de l’Afrique. Celle de cette année sera la finale des extrêmes.
D’un côté nous avons le champion, en tout cas il le fut en 2015 après l’avoir été en 2009 et 2010, sans remonter à la nuit des temps. Le Tout Puissant Mazembe, nul ne peut en disconvenir, est l’un des plus beaux fleurons de notre football. Pour ses performances comme pour ses installations et son organisation.
Comment ne pas rêver d’ailleurs que dans chacune de nos 54 associations, il y ait de telles équipes. Le TP Mazembe a valeur d’exemple. Il a pendant longtemps constitué l’ossature des Léopards de la République Démocratique du Congo. Certains sont partis, beaucoup d’internationaux africains l’ont rejoint.
Nous sommes là en face d’un club que l’on peut vraiment qualifier de professionnel. Les « Corbeaux » vont affronter les « Crabes ». C’est ainsi que l’on surnomme parfois le Mouloudia Olympique de Bejaïa. Le club, alerte sexagénaire, a attendu jusqu’en 2013 pour faire son entrée dans le championnat de première division en Algérie. Vice- champion en 2015 et vainqueur de la Coupe nationale la même année, le club a trouvé toute sa place dans la Coupe de la Confédération Orange.
A chaque tour on le donnait battu, on parlait de ses problèmes internes, on le disait au bord de l’éclatement. On lui prédisait le pire et c’est le meilleur qui s’est produit. Ecarté de la Ligue des champions en huitième de finale par le Zamalek, il a rebondi dans notre seconde épreuve.
Il a franchi tous les obstacles pour se retrouver en finale. Et pourtant personne n’y croyait hormis peut-être – et ce n’est pas certain – les plus mordus de ses fans. Comme se terminera la fable du Corbeau et du Crabe. La fontaine n’a pas encore ouvert le robinet de sa vérité.
Issa Hayatou – Président de la CAF