Le leader du MSP, Bouguerra Soltani, a affirmé lors d’un entretien fleuve accordé hier au quotidien arabophone Sharq el Awsat que si les conditions objectives sont réunies, l’amnistie générale aura lieu en 2010.
Pour ce faire, il avance quatre conditions à même de permettre au Président Bouteflika de lancer un référendum populaire.
Parmi ces conditions, il y a lieu de relever, a-t-il noté: la reddition totale des terroristes encore dans les maquis, que «personne ne doit rester dans les montagnes ou posséder encore une arme» et enfin que «la plaie soit totalement cicatrisée pour ceux qui ont été atteints par la tragédie nationale».
C’est à ces «seules conditions» dit-il, qu’il faut «aller vers un référendum (qui peut offrir) cette possibilité de franchir un pas plus audacieux et historique par rapport à la réconciliation nationale».
Soltani a tenu à préciser que le dernier article de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale donne de larges prérogatives au chef de l’Etat pour prendre toutes les décisions adéquates pouvant achever cette opération.
A la question portant sur la violence des groupes armés, Soltani indiquera que le «terrorisme est fini» et que «la crise a atteint un point de non-retour».
Interpellé sur l’éventuel parti du président, le successeur du Cheïkh Mahfoud Nahnah écarte de facto cette éventualité. «Je tiens à démentir d’une manière catégorique l’information selon laquelle le Président Bouteflika aurait l’intention de garder le pouvoir.
De même que je tiens à démentir formellement la création d’un parti au service du Président ou quelqu’un parmi ses frères qui aurait l’intention de lancer un parti.
Par contre, nous ne serons pas opposés à la création d’un quelconque parti de même que nous ne serons pas contre l’idée d’un parti présidé par le frère du Président Bouteflika mais, à la seule condition, qu’il soit créé dans les règles démocratiques.
Ce parti doit ensuite aller à la rencontre des citoyens pour expliquer son programme et défendre toutes les libertés et les droits de l’homme», explique-t-il.
Evoquant les législatives de 2012, le leader du MSP étonnera plus d’un en affirmant que son parti «est tout proche de conquérir le pouvoir» à l’occasion des élections législatives de 2012: «Vous savez, cette année-là (2012) coïncidera avec le 50e anniversaire de l’indépendance du pays. Nous avons toujours prédit qu’il nous faut au moins un demi-siècle afin que le flambeau de la génération qui a libéré le pays transmette le pouvoir à la génération de l’Indépendance. Nous avons coché cette date parce qu’elle coïncide avec le 50e anniversaire de l’indépendance du pays. Et nous représentons justement cette génération et ses préoccupations futures».
Pour les perspectives d’avenir, le président du MSP estime que son parti «demeurera toujours aux côtés des ses alliés de l’Alliance» (le FLN et le RND) surtout dit-il, si le Président Bouteflika décide de réviser globalement la Constitution.
«Mais si la situation demeure en l’état actuel, nous continuerons à apporter notre soutien à ce troisième mandat avec la même conviction et la même force parce que cette période a apporté beaucoup de réalisations et de progrès au pays. Mais il faut dire que cette période a négligé certains aspects susceptibles de réaliser un Etat de droit et la bonne gouvernance». conclut-il.
Hocine ADRYEN