Pour la première fois, la clôture de la session parlementaire a concerné uniquement la Chambre haute. La crise du FLN qui s’est transposée à l’APN a bloqué cette institution, empêchant de fait la clôture de la session.
Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – Juste après la démission de Moad Bouchareb, de son poste de président suite à la pression de ceux qui l’ont installé à la tête de l’APN, sa succession est ouverte. On évoque, déjà, le nom de son potentiel successeur. Il s’agit du secrétaire général du FLN, Mohamed Djemaï. Mais cela est vu d’un mauvais œil, notamment par les islamistes d’El Adala, Ennahda et El Binaa qui se sont joints aux partis de l’Alliance dans l’entreprise d’éjection de Bouchareb sous prétexte que son départ est une exigence de la rue. Remplacer Bouchareb par un député du FLN ne change, en effet, rien à la situation surtout que ce parti est décrié par les Algériens. C’est ce que défend d’ailleurs le député d’El Adala, Lakhdar Benkhelaf.
En tout cas, si Djemaï succède à Bouchareb, l’Histoire gardera une ressemblance avec la fulgurance de la promotion spectaculaire de l’ex-président de l’APN. En effet, en un temps court, Moad Bouchareb s’est emparé de la présidence de la deuxième Chambre du Parlement et du poste de premier responsable du FLN. Mohamed Djemaï a déjà remplacé Bouchareb à la tête du parti, en attendant de le remplacer à la tête de l’APN. Ce qu’il faut savoir est que les deux hommes sont connus pour leur soutien zélé au projet du cinquième mandat de Bouteflika. D’autres noms, toujours du FLN, partisans du 5e mandat, sont également cités. C’est le cas de Abdelhamid Si Affif (Mostaganem) et de Mahmoud Guemama (Tamanrasset), dont le soutien à Bouteflika n’a jamais été démenti.
En tout état de cause, après que le bureau de l’APN eut constaté la vacance du poste de président, il va convoquer une séance plénière pour valider ce constat.
Le Bureau de l’APN s’est réuni juste après avoir reçu la démission, sous la présidence du vice-président de l’APN, Mohamed Moussaoudja, qui avait été chargé par Moad Bouchareb de présenter sa démission au Bureau.
«Après avoir pris acte de la démission, les membres du Bureau ont constaté, à l’unanimité, la vacance du poste de président de l’APN, par suite de démission. (…) Conformément aux dispositions de l’article 10 du règlement intérieur de l’APN, le Bureau a décidé de soumettre le dossier de vacance du poste de président de l’APN à la Commission des affaires juridiques et administratives et des libertés pour élaborer le rapport constatant la vacance», a expliqué le bureau de l’Assemblée dans un communiqué.
Le vice-président Terbeche Abderrezak est chargé de la gestion des affaires de l’Assemblée jusqu’à l’élection d’un nouveau président.
Après ces formalités, le successeur de Bouchareb sera officiellement connu et élu. Le tout se fera selon les textes régissant le fonctionnement de la Chambre, dans un délai n’excédant pas 15 jours.
Selon l’article 10 du règlement intérieur de l’APN, «en cas de vacance de la présidence de l’Assemblée populaire nationale (APN), par suite de démission, d’incapacité ou d’incompatibilité ou de décès, il est procédé à l’élection du président de l’APN dans un délai maximum de quinze jours à compter de la déclaration de la vacance».
Une fois ces formalités expédiées, l’APN pourra clôturer la session annuelle dont la durée fixée par la Constitution est de 10 mois, soit entre le début juillet et le deuxième jour ouvrable du mois de septembre.
K. A.