L’école Bugeaud, sise dans la ville de Marseille, au sud de la France, sera rebaptisée école Ahmed Litim, un tirailleur Algérien ayant participé au débarquement allié en Provence le 15 août 1944 et qui est mort à l’age de 24 ans, le 25 août 1944, en combattant pour la France, contre l’armée d’occupation nazie.
«Une école peut porter le nom d’un héros, pas d’un bourreau», a déclaré, pour le journal Français Le Monde, qui a rapporté l’information, le nouveau maire socialiste de Marseille, Benoît Payan. Ce dernier a également tenu à préciser que les élus vont se prononcer le 21 mai prochain sur la délibération qui vise à remplacer le patronyme du général Thomas Bugeaud, par celui d’Ahmed Litim, tirailleur Algérien dans l’armée Française.
Polémique ou bien geste sincère ?
«chaque matin, des enfants rentrent sous un fronton où sont inscrits à la fois la devise de la République – “Liberté, Egalité, Fraternité” – et le nom de Bugeaud, ce qui est totalement contradictoire», ajoute le nouveau maire de Marseille qui indique aussi qu’il s’agit «d’une lecture critique de l’histoire, sans chercher à polémiquer, mais en prenant du recul et de la hauteur».
Adjointe au maire et sénatrice à Marseille, Samia Ghali, d’origine Algérienne, indique qu’il ne s’agit pas seulement du changement d’une plaque, mais d’un geste qui va aider la cité Phocéenne à renouer avec sa véritable histoire. Toujours selon la même intervenante, rebaptiser l’école Bugeaud du nom d’un tirailleur Algérien est un événement qui parle aux marseillais, et qui leur dit : ‘ »regardez ce que vos ancêtres ont fait, voyez comme vous pouvez être fiers d’être français, et fiers aussi, de vos origines’’. Je suis certaine que ce rappel de la grande histoire peut motiver des jeunes, en perte d’identité, de contribuer à faire rayonner Marseille ».
Cependant, nos confrères d’El Watan ont bien fait de souligner que l’école Bugeaud, qui sera rebaptisé Ahmed Litim, est située dans la rue… Bugeaud, qui ne va pas, quant à elle, être rebaptisée. Pour rappel, le général Bugeaud a mis en place la politique de la terre brûlée, dont l’objectif était de dégoûter à jamais la population d’Algérie de toute résistance. « Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéhas ! Enfumez-les à outrance comme des renards. », a conseillé le général Bugeaud à ses subordonnés dans le but de réduire les partisans de l’émir Abd El Kader, en 1845.