par J. Boukraâ
Dans les années 90, sur fond d’insécurité, le nombre des mariages a reculé et les naissances aussi. Avec l’apaisement des années 2000 et un accès plus important au logement, on s’est remis à se marier plus jeunes et à faire plus d’enfants. Cette explosion des naissances s’explique par l’amélioration des conditions de vie: meilleur accès au logement, plus d’emplois et amélioration de la situation sécuritaire dans le pays. Pour les césariennes, il s’agit, le plus souvent d’opérations d’urgence, programmées par les médecins suite à des complications sanitaires. Cette hausse du nombre des accouchements par césarienne ne concerne pas seulement la maternité de l’EHU. Le taux de naissances par césarienne est passé de 7 % en 2000 à quelque 30%, actuellement, soit 1 femme sur 4 donne naissance par césarienne. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) suggère pourtant de ne pas dépasser un taux de 15 % d’accouchements par césarienne, arguant que cette pratique doit être réservée à des indications médicales précises, lorsque la santé de l’enfant et/ou de la mère sont en danger. La naissance par césarienne peut présenter des avantages indéniables pour la mère et le bébé et même leur sauver la vie. La césarienne est indiquée dans les situations d’urgence nécessitant l’accouchement rapide du bébé telles que des signes de souffrance du bébé (apparition de troubles du rythme cardiaque par exemple,…), des saignements importants de la maman ou lorsque l’enfant est mal positionné (présentation par le siège, l’épaule, le front). Elle peut aussi être décidée quand l’enfant est trop gros ou a un poids trop faible, quand le bassin de la mère est trop étroit ou en présence d’anomalies du placenta (s’il bloque le col de l’utérus, par exemple ou s’il est implanté dans la partie basse de l’utérus et peut provoquer une hémorragie). Enfin, une césarienne peut être pratiquée lorsqu’une hypertension artérielle peut entraîner des complications au cours de l’accouchement, en présence d’herpès génital chez la mère risquant de contaminer le bébé au moment de l’expulsion ou de grossesse multiple. L’accouchement de jumeaux représente, en effet, plus de 50% des causes de césariennes.