Le Conseil national des assurances a, par ailleurs, dressé un constat, “amer” de la situation de l’assurance contre les effets des catastrophes naturelles, dans la dernière édition de “Revue de l’Assurance”.
Le réseau global de distribution des produits d’assurances (ensemble des sociétés d’assurance) a atteint 1 977 agences tous types confondus, en 2011. C’est du moins ce que relève le Conseil national des assurances (CNA) dans son dernier bulletin des assurances. Le CNA constate que contrairement au chiffre d’affaires dont les trois quarts sont réalisés par les sociétés publiques, le réseau a tendance “à être équitable entre les secteurs public (58%) et privé (42%).” Comparé, quantitativement, à l’année précédente (2010), le réseau 2011 a connu une diminution de 8,4%.
Cette diminution, explique le Conseil national des assurances, a pour principale explication, la baisse du réseau de la société d’assurance de dommages GAM qui est passé de 364 agences en 2010 à 198 agences en 2011. Toujours, selon la même source, la structure du réseau direct et indirect en 2011 totalise respectivement 65,1% et 34,9% du réseau global, contre 65% et 35% durant l’année précédente (2010).
Concernant la structure par région, elle n’a pas subi de grands bouleversements en 2011. L’est et le centre du pays enregistrent de légères évolutions (35,5% et 36,1% dans l’ordre). Le Sud et l’Ouest demeurent avec des parts relativement faibles avec seulement 6,9% et 21,5% durant l’exercice 2011. Le bulletin des assurances relève également la stagnation de l’assurance catastrophe naturelle ces quatre dernières années.
Le CNA rappelle que l’obligation d’assurance contre les effets des catastrophes naturelles (Cat-Nat) est régie par l’ordonnance n°03-12 du 26 août 2003. L’article premier de cette ordonnance précise que tout propriétaire, personne physique ou morale, autre que l’État, d’un bien immobilier construit, situé en Algérie, est tenu de souscrire un contrat d’assurance de dommages garantissant ce bien contre les effets des catastrophes naturelles, ainsi que toute personne physique ou morale exerçant une activité industrielle et/ou commerciale est tenue de souscrire un contrat d’assurance de dommages garantissant les installations industrielles et/ou commerciales et leurs contenus contre les effets des catastrophes naturelles. “En dépit de cette obligation d’assurance, le montant des primes en assurance Cat-Nat est de 1 841 millions de dinars en 2012, contre 1 797 millions de dinars en 2011”, constate le CNA.
La part de l’assurance Cat-Nat ne représente que 2% du total marché
La part de l’assurance Cat-Nat ne représente que 2% du total marché sur les quatre dernières années car, d’une part, le taux reste faible par rapport à l’évolution occasionnée par la production du secteur (hors acceptations internationales) — qui a atteint 98 754 millions de dinars en 2012 (87 329 millions de dinars en 2011) — et, d’autre part, le montant des primes ne suffit pas à couvrir l’ampleur des dégâts occasionnés par le risque catastrophique en cas de survenance. “Hormis la baisse enregistrée durant l’année 2010 (-3%), la production Cat-Nat, en dépit de la faiblesse de cette assurance bien qu’elle soit obligatoire depuis une décennie, enregistre, tout de même, des hausses assez modestes en 2011 et 2012 qui sont, respectivement, de 4% et 2%”, relève le CNA.
La part de l’assurance Cat-Nat est la plus faible dans la branche Incendie et risques divers (IRD) car elle ne détient que 6% en 2012. “Ce taux qui est quasiment en stagnation, durant les quatre dernières années, reste, donc, relativement faible malgré le caractère obligatoire de l’assurance Cat-Nat. La production Cat-Nat demeure minime par rapport aux autres sous-branches de l’IRD, à savoir l’incendie et l’engineering qui affichent des parts respectives de 49% et 28%, en 2012”, souligne le CNA, qui a également dressé un constat, “amer” de la situation de l’assurance contre les effets des catastrophes naturelles, dans la dernière édition de Revue de l’Assurance. Le secrétaire général du CNA, dans un éditorial, indique que “la production de l’assurance contre les effets des catastrophes naturelles (Cat-Nat) tourne au ralenti”. Le seuil de souscription reste très en deçà du potentiel et de l’importance des risques encore pesants, écrit Abdelhakim Benbouabdellah.